This is a cloud of smoke
Trying to occupy space

 

 

I Didn't Understand, Elliott Smith



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Vieilleries

 


 

[L'auteur]

Marlène TISSOT est venue au monde inopinément. A cherché un bon bout de temps avant de découvrir qu'il n'y avait pas de mode d'emploi. Sait dorénavant que c'est normal si elle n'y comprend rien à rien. Raconte des histoires depuis qu'elle a dix-ans-et-demi et capture des images depuis qu'elle a eu de quoi s'acheter un appareil. Ne croit en rien, surtout pas en elle, mais sait mettre un pied devant l'autre et se brosser les dents. Ecrira un jour l'odyssée du joueur de loto sur fond de crise monétaire (en trois mille vers) mais préfère pour l'instant se consacrer à des sujets un peu moins osés.

 


 

[Editions]

 

Mailles à l'envers, Editions Lunatique

En précommande, sortie janvier 2012

 


 

 

Mes pieds nus dans tes vieux sabots bretons, collection 8pA6 de La Vachette Alternative


 

 

Nos parcelles de terrain très très vague, Éditions Asphodèle, Collection Minuscule

 

disponible également via Fnac, Chapitre, Amazon,

Place des Libraires
 

 

London Trip Diary, At Home Editions

 


disponible via

 

 

Celui qui préférait respirer le parfum des fleurs, collection 8pA6 de La Vachette Alternative

 

 



 

[Parutions en revue]

 

A la dérive - L'Angoisse - Charogne - Chos'e - Coaltar - Dissonances - Interlope - Interruption - Katapulpe - L'Autobus - Les Cahiers d'Adèle - Levure Littéraire - Mauvaise graine - Microbe - Magnapoets - Nouveaux Délits - Poésie/Première - Revue Squeeze - Traction Brabant - Trace écarT - Le Zaporogue 


 

[Participations]

 

CroutOthon - FPDV - Le Quotidien des Martyrisés - Les 807 -  Les Etats Civils - Les Histoires Noires - OnLit - Sistoeurs.net - Vents Contraires - Vous dites ? 
 



[Email]

 

marlene.tissot@gmail.com
 

[Marlène ailleurs]

 

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Sur Sistoeurs.net
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[Liens]

 

 


Perdu Frida

 

De la lumière ne sort rien de vraiment bon à part la nuit. Une nuit opaque, d’un noir d’ardoise. Et le silence épais. Oppressant…
Ian ne se souvient plus très bien comment tout cela est arrivé. Comment il s’est retrouvé là, coincé par-delà une muraille invisible. C’était juste après de l’expo. Un obscur peintre hollandais du XVIème. Pas vraiment sa tasse de thé. Frida et lui s’étaient arrêtés au troquet d’à côté en sortant. Il avait besoin d’un remontant. Elle avait préféré la mousse crémeuse d’un chocolat chaud qu’elle lapait délicatement entre deux exclamations admiratives au sujet de ce hollandais, comment s’appelait-il déjà ? Accoudé au comptoir, Ian l’écoutait d’une oreille distraite, laissant parfois échapper une moue dubitative.
Tu n’as pas aimé ? avait demandé Frida. Il s’était contenté de hausser les épaules, conscient qu’il risquait de se retrouver dans de sales draps s’il en disait trop. Frida avait insisté, argué que l’artiste était un maître incontesté dans l’art de peindre la lumière. Agacé et vaguement jaloux, Ian avait rétorqué qu’il préférait de loin les ténèbres à cette fichue lumière. Alors, elle avait posé sur lui ce regard, un regard en forme de blessure, s’était apprêtée à lui dire quelque chose puis avait probablement jugé inutile de gaspiller sa salive. Il s’était senti stupide, maladroit, cruel. Avait été pris d’une irrépressible envie de déposer un baiser sur sa petite bouche rosée pour se faire pardonner. Il s’était penché vers elle. C’est à ce moment-là que tout a basculé.
Ian s’est senti tombé, longtemps. Une chute au ralenti, comme lorsqu’Alice dégringole dans le tunnel. Comme lorsqu’on tombe dans le sommeil profond, happé par la grande gueule noire d’un mauvais rêve. Et depuis, plus rien.
Chaque chose semble figée, coulée dans la résine d’un paysage immuablement sombre, peint au goudron épais. Ian se demande ce qu’a bien pu ressentir Dorian emprisonné dans son portrait. Il hurle, mais personne ne l’entend. Personne ne viendra le sauver. Il sait qu’il a perdu Frida. Pour de bon.

Ce petit texte était à l'origine écrit pour figurer sur le Blog d'Aglaé Vadet, dans le cadre d'un petit jeux d'écriture. L'histoire devait comporter les 10 mots suivants : Muraille, draps, rosée, rêve, salive, ardoise, comptoir, silence, regard, blessure.
Et débuter par cette phrase :
"De la lumière ne sort rien de vraiment bon à part la nuit".

Il devait également s'inspirer de cette image :

 

image-jeu


 


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