Les stries violacées des nuages
Lèchent, brûlent la lune à l'horizon
 

 

Enola Gay, Ludwig von 88



 

Derniers Textes

Archives 2013

Archives 2012

Archives 2011

Archives 2010
Archives 2009
Archives 2008
Archives 2007
Vieilleries

 


[L'auteur]

Marlène TISSOT est venue au monde inopinément. A cherché un bon bout de temps avant de découvrir qu'il n'y avait pas de mode d'emploi. Sait dorénavant que c'est normal si elle n'y comprend rien à rien. Raconte des histoires depuis qu'elle a dix-ans-et-demi et capture des images depuis qu'elle a eu de quoi s'acheter un appareil. Ne croit en rien, surtout pas en elle, mais sait mettre un pied devant l'autre et se brosser les dents. Ecrira un jour l'odyssée du joueur de loto sur fond de crise monétaire (en trois mille vers) mais préfère pour l'instant se consacrer à des sujets un peu moins osés.

 


 

[Editions]

 

Mailles à l'envers
Editions Lunatique, collection Romans

 


 

 

Mes pieds nus dans tes vieux sabots bretons, collection 8pA6 de La Vachette Alternative


 

 

Nos parcelles de terrain très très vague, Éditions Asphodèle, Collection Minuscule

 

disponible également via Fnac, Chapitre, Amazon,

Place des Libraires
 

 

London Trip Diary, At Home Editions

 


disponible via

 

 

Celui qui préférait respirer le parfum des fleurs, collection 8pA6 de La Vachette Alternative

 

 



 

[Parutions en revue]

 

A la dérive - L'Angoisse - Charogne - Chos'e - Dissonances - Interlope - Interruption - Katapulpe - L'Autobus - Levure Littéraire - Mauvaise graine - Microbe - Magnapoets - Nouveaux Délits - Revue Squeeze - Traction Brabant - Trace écarT - Le Zaporogue 


 

[Participations]

 

CroutOthon - FPDV - Le Quotidien des Martyrisés - Les 807 -  Les Etats Civils - Les Histoires Noires - OnLit - Sistoeurs.net - Vents Contraires - Vous dites ? 
 



[Email]

 

marlene.tissot@gmail.com
 

[Marlène ailleurs]

 

Sur Flickr
Sur DIYZines
Sur Les Etats Civils
Sur Sistoeurs.net
Sur On Lit
Sur Vents Contraires
Sur Fulgures.com

 


 

[Liens]

<<[Textes suivants]

[Textes Précédents]>>

Samedi 31 décembre 2011

Let’s hope

Espérer c’est un peu se révolter
avec quiétude ou bien avec lâcheté
se révolter en silence et sans se battre
attendre que les choses changent d’elles-mêmes
savoir qu’improbable ne signifie pas
impossible
 

Assieds-toi et regarde


[Photos Marlene T.]
 


Vendredi 30 décembre 2011

Evidence

Les choses parlent d'elles-mêmes
Les gens aussi, assez souvent...
 


Station d'urgence pour non-dits accumulés
à utiliser en cas de déficience télépathique


[Italie Aout 2011, photo Marlene T.]
 


Jeudi 29 décembre 2011

Là où tu ne regardes pas


[Photo Marlene T.]
 

Il se passe des choses aussi
- peut-être même surtout -
là où tu ne regardes pas
 


L'Ampoule

Au sommaire de l’Ampoule n°2 sur le thème de l’Art et du Danger, 103 pages et 16 textes mettant l’accent sur les nouvelles inédites, sombres et étranges, avec les participations de Georgie de Saint-Maur, Marianne Desroziers, Sébastien Ayreault, Rip, Antonella Fiori, Guillaume Siaudeau, Vlad Oberhausen, Sylvain Moeckx, Philippe Sarr, Catherine Bécam, Christian Jannone, Pierre-Axel Tourmente, Michel Gros Dumaine, Alexandre Solutricine et Paul Jullien ― le tout illustré avec talent par Shin, Marlène Tissot et Guillaume Gasnot.

Le numéro est lisible et téléchargeable gratuitement, tout comme les précédents ; pour discuter de la revue, des commentaires peuvent être laissés sur cet article du Pandémonium Littéraire.
 


Mercredi 28 décembre 2011

Wild life


[photos Marlene T.]
 


Ourler

Broder ce qu’il faut de dérision
sur le bord des jours
pour éviter que la vie ne s’effiloche
 


Samedi 24 décembre 2011

Blues


[Photos Marlene T.]
 

Blue Jay Way


[The Beatles, Magical Mystery Tour]
 

S'enfuir de soi


Un de ces jours, il se remettra à la peinture. Pour de bon. Il se parle à lui-même. De plus en plus souvent. Il parle dans le vide, n’a pas le temps de s’écouter, devient sourd. Il se répète qu’un de ces jours, il se remettra à la peinture. Avec un air de défi. L’air d’un type qui voudrait pouvoir dessiner des chevaux au galop. Des chevaux sauvages qui l’entraîneraient vers un destin un peu moins ordinaire.
 


Vendredi 23 décembre 2011

Black birds


[Valence déc. 2011, photo Marlene T.]
 

Rester vivant

Rester vivant
face à tout ce qui meurt
peut parfois ressembler
à de l’entêtement
 


Jeudi 22 décembre 2011

Fairy tale


[La papeterie Juin 2011, Photo Marlene T.]


Fade to grey

Et pour les sentiments
c'est un peu comme pour le linge
dans le ventre d'une machine à laver :
le blanc vire au gris plus vite que le noir

 


Mercredi 21 décembre 2011

Le personnage que j’aimerais être
 

Je ne suis pas quelqu’un de bien mais j’y travaille. Je me fabrique. Je peaufine chaque jour le personnage que je voudrais être. Si l’édifice ne tient pas debout, si tout s’écroule de temps en temps, c’est simplement parce que les fondations sont véreuses.


Sage comme une image


[Paris Nov. 2011, photo Marlene T.]

 

Réfléchissons : étais-je identique à moi-même lorsque je me suis levée ce matin ? Mais si je ne suis pas la même, il faut se demander alors qui je peux bien être ? Ah, c’est là le grand problème.
[Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll]
 


Mardi 20 décembre 2011

Final count down

Il reste onze jours
avant la fin de l'année
Combien avant la fin du moi?
 

I think I'm gonna kill myself tomorow
but tonight I get drunk


[Time waits for no man]
[Paris nov. 2011, photo Marlene T.]

 


Lundi 19 décembre 2011

Jouer à cache cache avec le lundi


[Photo Marlene T.]
 

Silence is easy

Se taire
pour avoir la paix
coincer les mots
entre les molaires
emprisonner la guerre
sous ses paupières
 


[James Walsh/Starsailor]


Plumes

"Il regardait tomber des gros flocons dans le hâlo pâle d'un réverbère. Des milliers d'oreillers avaient été secoués là-haut dans le ciel"
[Alexandre Millon, Mer calme à peu agitée]

 


Dimanche 18 décembre 2011

Easy like a sunday morning


[Photo Marlene T.]
 


Samedi 17 décembre 2011

See you later

Ca ne se voit peut-être pas mais
chaque fois que je ferme les yeux
je voyage à la vitesse de la lumière
 

Home is everywhere I'm not


[Traverser la manche, Photo Marlene T.]
 


Vendredi 16 décembre 2011

Carte postale

Les liens ont beau être faits de sang, ils n’en sont pas moins solubles
chaque fois, il me semble que j’ai un peu moins de choses à te dire
et tu restes là, avec tes yeux qui fouillent au fond des miens
en attente de tout ce que je ne peux plus
ne veux plus te donner
je parviens encore à fabriquer quelques phrases de carte postale
rapidement suivies d’une formule de politesse
m’autorisant à prendre congé
en douceur
avant que tu ne poses trop de questions
avant que je ne sois obligée de dire la vérité
te montrer les cicatrices indélébiles que tes mots
autrefois ont laissé sous ma peau
 


[Italie Aout 2011, photo Marlene T.]
 


Jeudi 15 décembre 2011

Big Brother is watching you


[Photos Marlene T.]
 


Tricoter le jour

La journée s’est déroulée sans accroc
avec la mollesse d’une pelote de laine
qu’on transforme en écharpe

 


Mercredi 14 décembre 2011

Ce qui se cache dans le ventre des cailloux


[Crest octobre 2002, Photo Marlene T.]
 

Made of stone

Je suis un caillou
auquel aurait poussé
des jambes
des bras
une tête
mais qui aurait refusé
de s’attendrir assez
pour qu'on sente palpiter
sous sa peau
un cœur
 

Amour

Love is a lie, she said.
And I never lie, except on a bed
 


[Pales Seas, anciennement Netherland]
 


Mardi 13 décembre 2011

Now and then


[Bretagne, Photo Marlene T.]
 

Plumes

Papa,
toutes ces années où j’ai niché
dans la chevelure crépue de tes silences
expliquent sans doute les plumes
que j’ai semées en m’envolant
et avec lesquelles parfois
tu t’étouffes
 


Lundi 12 décembre 2011

Procrastination


[Paris novembre 2011, Photo Marlene T.]
 


Boucherie-Charcuterie

Il n’y a ni bonnes ni mauvaises raisons au combat
il n’y a que des prétextes à éjaculer sa rage
à planter profond son pouvoir dans la viande de l’autre
 


Dimanche 11 décembre 2011

Global sunday warming


[La papeterie, Valence, Photo Marlene T.]
 


Samedi 10 décembre 2011

Petit traité de jardinage #3

Tu plantes tes pas-grand-choses
au creux de mes riens
et nos sourires germent
comme des haricots magiques
 


[Fred le Chevalier et Pole Ka]
[Paris nov. 2011, Photos Marlene T.]


Vendredi 9 décembre 2011

Le ring

Le ring, c'était le thème annoncé pour ce cinquième numéro de L'Autobus, conduit avec poigne et dextérité par Fabrice Marzuolo. Un parcours musclé et des virages abruptes pour une lecture coup de poing ! Au sommaire : Colette Gaillard, Marc Bonetto, Isabelle Grosse, Jany Pineau, Guillaume Decourt, Murièle Modély, Marie Evkine, Marlene Tissot, Marie Ambrody.
Info et abonnement : s'adresser à Fabrice
L'Autobus n°5 vu par Jacmo dans le Vrac de la revue Décharge ICI
 


Waiting room


[Photo Marlene T.]
 


Perdu Frida

[...] Ian ne se souvient plus très bien comment tout cela est arrivé. Comment il s’est retrouvé là, coincé par-delà une muraille invisible. C’était juste après de l’expo. Un obscur peintre hollandais du XVIème. Pas vraiment sa tasse de thé. Frida et lui s’étaient arrêtés au troquet d’à côté en sortant. Il avait besoin d’un remontant. Elle avait préféré la mousse crémeuse d’un chocolat chaud qu’elle lapait délicatement entre deux exclamations admiratives au sujet de ce hollandais, comment s’appelait-il déjà ? Accoudé au comptoir, Ian l’écoutait d’une oreille distraite, laissant parfois échapper une moue dubitative.[...Extrait d'une petite nouvelle à retrouver dès demain sur le blog d'Aglaé Vadet, la grande prêtresse des pinceaux et des couleurs ! RQ: à lire finalement ICI parce que, comme d'hab', je suis incapable de respecter les délais...]
 


Jeudi 8 décembre 2011

Les blessures du dessous de la peau

Ce sont les cicatrices qu'on ne voit pas
qui défigurent le plus le quotidien
 


Mailles à l'envers
 

L'hiver arrive, mais les Mailles à l'envers seront bientôt là pour draper la silhouette gracile des longues soirées de frimas...

Sortie prévue en janvier et déjà disponible en précommande ICI

 


C’est un de ces matins roses
où l'on rêve au noir brûlant
du regard des héros-voyous


[La papeterie juin 2011, Photo Marlene T.]

 


Mercredi 7 décembre 2011

Petit traité de jardinage #2

Cueillir chaque goutte de pluie
avant qu’elle ne heurte le sol
y subtiliser nos larmes
transformer les chagrins
en engrais
 


La valeur de ce qui ne s'achète pas


[Lyon, La Friche RVI 2010, Photo Marlene T.]
 


Mardi 6 décembre 2011

Devenir l’héroïne d’une histoire noire

Tu ne veux pas entendre parler de lui, je le sais, dit Mary. Mais il faut tout de même que je te raconte le commencement...
C’était un jour de semaine, à l’heure où les bureaux dégueulent de l’humain fatigué et stressé. Le ciel s’est brutalement obscurci. Des nuages noirs zébrés d’argent déboulaient comme un bataillon de soldats. Ils ont lâché sur la ville plusieurs semaines de pluie de retard. Les gens se sont mis à courir en se protégeant avec un journal, un sac à main, un col relevé. Il y a eu un éclair puis, presque immédiatement, un coup de tonnerre retentissant. Une vieille dame a crié, un chien a aboyé, une voiture à pilé, trop tard, emboutissant le pare choc d’une autre auto. Tout le monde fuyait. Tout le monde jetait des regards inquiets, comme si l’univers risquait de basculer dans le chaos au moindre faux pas.
Je m’étais abritée là dès les premières gouttes, face à une vitrine de lingerie. J’observais le reflet flou de la rue superposé aux culottes en soie. Toute cette agitation. Toute cette pluie qui tombait. Puis j’ai vu le type approcher dans mon dos. Il portait un imper à ceinture et une longue frange mouillée collait à son front. Il est resté un moment derrière moi avant de poser la main sur mon épaule. Mary ? il a demandé. J’ai hoché la tête en frissonnant puis, je me suis retournée. Le visage de cet homme ne me disait rien. Il n’avait l’air ni bon, ni mauvais. Juste inconnu. Dans d’autres circonstances, j’aurais été surprise qu’il connaisse mon prénom. J’aurais posé des questions. Je me serais méfié. Mais pas ce jour-là. Ce jour-là, j’étais prête, tu comprends ? Ça n’avait rien à voir avec lui ni avec l’orage. J’avais simplement décidé de devenir une autre personne.
Comme je ne disais rien, l’homme a murmuré en approchant son visage du mien : Ce que je vais te raconter en ferait trembler plus d’une, mais pas toi. Toi, tu es intrépide !
Je lui ai souri.
Ce jour-là, j’avais décidé de devenir l’héroïne d’une histoire noire.
 


Runners 2.0


[Paris novembre 2011, Brighton 2010, Photos Marlene T.]
 


Lundi 5 décembre 2011

Château Hanté


Tu crois vraiment que jouer du silence et décorer ton regard d’une ombre d’arrogance te donnera l’allure d’une forteresse imprenable ?


Trône en faïence émaillée, XXIème siècle
Nous sommes tous des reines et des rois


[La papeterie, Valence, Photo Marlene T.]
 


Samedi 3 décembre 2011

The never ending music of
the world spinning round


[Paris, Rome, Photos Marlene T.]
 


Redessiner le paysage

Il conserve toujours
planqué dans un des
tiroirs de ses pensées
un paysage à déplier
comme un livre en relief
un objet fragile et
merveilleux
où glisser son regard
quand le décor autour
a perdu ses couleurs
 


Vendredi 2 décembre 2011

S'échapper


[Paris novembre 2011, Photo Marlene T.]
 


Éradiquer certaines questions

À quoi ça sert tout ça ? se demande Franck. Et il entend le son de sa propre voix envahir la pièce, comme si la pensée s’était échappée par sa bouche. Il regarde Mary, ses petits gestes précis pour arranger une mèche de cheveux avant de sortir. Le rouge déposé sur ses lèvres. Ce coup d'œil inquiet au miroir. Il lui demande pourquoi elle essaye toujours d’être belle, plus belle encore. À quoi ça sert tout ça ?
Ah ? Tu me trouves belle ? elle demande en riant.
À quoi ça sert ? il répète, comme pour lui-même.
J’en sais rien, elle répond. Pour plaire, je suppose. Pour qu’on m’aime. C’est ce qu’on cherche tous, n’est-ce pas ?
C’est étrange, murmure Franck. Tout le monde cherche l’amour presque autant que l’argent. Je ne comprends pas. Est-ce qu’on a le besoin de se faire aimer infusé dans le sang comme un virus ? J’ai l’impression d’être né immunisé. Moi, je ne veux pas qu’on m’aime. Jamais. Ça me fiche la trouille les sentiments, l’attachement, la dépendance, le désir, la voracité de ceux qui prétendent nous aimer. Ils sont comme des vampires, leurs dents plantées dans nos vies à siroter le bouillon de nos faits et gestes, le suc de nos rêves. Celui qui aime porte en lui la soif d’absorber l’autre. C’est effrayant, tu ne trouves pas ? Vouloir que l’autre soit sien... On n’appartient jamais qu’à soi-même. Ni à son amant, ni à sa mère. Surtout pas à sa mère. Une peau ne se partage pas, c’est un costume bien trop étroit pour deux âmes... S’il te plaît, ne m’aime jamais, Mary. Ne m’aime jamais ou je serais obligé de fuir.
Mary hausse les épaules.
Oh, tu sais, moi j’aime tout le monde. Tout le temps. Enfin, je crois. Parfois je ne sais plus trop si je ressens vraiment des choses ou si je me joue la comédie. Je me déguise. Je parade, enrobée de miel pour attirer les mouches. Je me fais douce parce que, oui, moi j’ai terriblement besoin d’être aimé. Je veux me sentir désirée, indispensable, unique. Nager dans les eaux douces d’un regard transi et cesser enfin un peu de me demander pourquoi j’existe.
Franck esquisse un sourire. Il y a longtemps qu’il ne se demande plus pourquoi il existe. Éradiquer certaines questions permet d’avancer mieux. Pas forcément plus loin mais en trébuchant moins. ["Les Voix" Extrait]
 


Jeudi 1 décembre 2011

Et s'il suffisait de saupoudrer un peu de rouge
sur le gris des jours pour pimenter le quotidien ?

Pour son n°22 FPDV s'habille de rouge. Let's go party, baby !


[Photos Marlene T.]
 


Mercredi 30 novembre 2011

Petit traité de jardinage #1

Lorsque l’innocence a fané
récoltez-en quelques graines
à semer pour la saison prochaine
 


Love'omatic


[Brighton 2010, Paris 2011, Photos Marlene T.]
 


Mardi 29 novembre 2011

L'eau secrète *
 

[Du côté de Blois, août 2011, photo Marlene T.]

[* Un des tout premiers bouquins grâce auquel je me suis
évadée de certains jours d'enfance sombres et exigus...]
 

Fog
 

Je me moque de la vérité
elle n’est qu’un paysage
à demi effacé
par le brouillard
de nos humeurs


 


Lundi 28 novembre 2011

Il y a tellement d’histoires qui attendent d’être imaginées

Un poème qui parle de poésie
c’est un peu comme une jolie fille
parlant de sa beauté...
 

Paganisme


[Brighton 2010, Photo Marlene T.]


Samedi 26 novembre 2011

Devenir invisible
 

J’avance le long du bâtiment. Des murs hauts et sombres qui bouffent la lumière. La rue est une énorme gueule grise. J’avance vers nulle part. Ne surtout pas rester immobile de peur que tout s’arrête pour de bon. Que je ne puisse plus jamais bouger. Je sors le téléphone de ma poche. Il vient de vibrer. Un message de toi. En cet instant, tu es mon cordon ombilical avec la réalité. J’ignore ce que je ressens précisément. Mon cœur s’essouffle. Mes pas sont lourds. Les gestes mal assurés. Je me concentre pour avoir l’air d’une personne ordinaire, ne pas me faire remarquer. Mais personne ne me voit vraiment. Et c’est tout ce que je demande, finalement. Qu’on me laisse devenir invisible.
 

Please, be my ghost


[Paris novembre 2011, Photo Marlene T.]


Vendredi 25 novembre 2011

Planquer mes billes au fond de la poche
en attendant la prochaine récrée

Le jour se pointe
ponctuel et sévère
comme un maître d’école
il confisque
les dernières miettes
de mes rêves
 

Ce monde est beaucoup trop courageux pour des gens dans mon genre
[Pascal PRATZ]
 

21st century drunken princess


[Paris novembre 2011, Photo Marlene T.]
 


Jeudi 24 novembre 2011

Nettoyer mes yeux
 

Tout ça ne me sert qu’à nettoyer mes yeux, je ne cherche pas à me faire du mal, m’empoisonner, me tuer à petit feu. J’essaie juste d’effacer la crasse qui s’accumule et puis la lassitude, je dissous tout ce qui se trouve dans moi, je rince, je me rince la gueule abondamment jusqu’à tout oublier et pouvoir regarder à nouveau les oiseaux comme si je les voyais voler pour la première fois...
 


How does it feel to be
one of the beautiful people


[Spitafield, photo Marlene T.]
 


Baby you're a rich man


[The Beatles, Album Magical Mystery Tour]
 


Mercredi 23 novembre 2011

Levure littéraire n°4


Le nouveau Levure Littéraire vient de sortir du four et il est beau et bon comme une brioche dorée!
A déguster sans modération aucune.
 


La fille qui avalait des colliers
comme si c'était des couleuvres


[Spitafield, photo Marlene T.]
 


Bang


L'amour, on le loge dans le coeur, sans trop savoir pourquoi, avec autant de maladresse qu'on se logerait une balle dans la tête les jours où l'envie d'en finir affleure à peine.
 


Mardi 22 novembre 2011

Ma petite surprise du jour


[Les bras du crépuscule]
traduit en portugais par Alberto Augusto Miranda que je remercie du fond du coeur ! C'est à lire ICI. N'hésitez pas à découvrir également son blog poétique et sa musique.
 


La fille qui n'osait dire de quoi elle avait peur


[Spitafield, photo Marlene T.]
 


SAV


Lorsqu'elle prie et que le silence persiste, lorsqu'elle se dit que Dieu est encore plus difficile à joindre qu'un service après-vente, lorsque les ressorts de ses pensées sont défrisées, elle enferme son moi défectueux dans un tiroir en attendant d'avoir de quoi s'offrir un dépannage. Ou peut-être simplement une collection de bigoudis.
 


Samedi 19 novembre 2011

Les bras du crépuscule


L’interrupteur n’est pas loin. Il me suffirait de tendre le bras. Une petite pression avec la pulpe de l’index et le combat serait terminé. Mais j’ai envie, pour une fois, de laisser la pénombre gagner. L’écouter envahir mon territoire à pas de loup. Ce soir, je n’ai pas la force d’empêcher la nuit de tomber. Les bras du crépuscule m’étreignent. Bientôt, les lumières ne seront plus là pour m’ordonner de faire semblant.
 


L'autre livre [Salon des éditeurs indépendants]

 
J'y serai demain, dimanche 20, stand D38 avec Pascal d'Asphodèle Editions
 


La fille qui voulait devenir une princesse


[Spitafield, photo Marlene T.]
 


Vendredi 18 novembre 2011

N'en doute pas

Quelque
chose
se passe
même
quand
rien
n'arrive
 


La fille qui se prenait pour un animal (de compagnie)


[Spitafield, photo Marlene T.]
 


The dog days are over


[Florence + the Machine]


Jeudi 17 novembre 2011

Au moment des faits


Il s'est fait buter ! s'écrie Mary en se réveillant, comme si elle avait vu des tas de choses dans ses rêves et qu'elle prenait tout ça pour la réalité.
Franck garde les yeux fermés. Immobile, enroulé dans les draps. Il fait le mort. Il essaye d'écouter son coeur qui bat mais il n'entend rien. Il se dit que c'est peut-être lui qui s'est fait buter et qu'il n'était même pas présent au moment des faits.
["Les Voix" Extrait]
 


Se hâter lentement


[Londres 2010, Photo Marlene T.]
 


Mercredi 16 novembre 2011

Obéir

Je ne me trancherai
pas les veines
maman m'a interdit
de salir mes vêtements
 


No worries


[Self, photo Marlene T.]
 


Mardi 15 novembre 2011

Planqué là

Courir après le bonheur
trébucher
tomber au fond de soi
se rendre compte que
tout était planqué là
depuis le début
 


Refuge


[Photo Marlene T.]
 


Lundi 14 novembre 2011

Semer le désordre

S’il te plait, laisse tes bras serrés autour de moi pendant que je dors. Empêche les rêves de semer le désordre dans ma tête, murmure-t-elle en se blottissant contre lui. Puis, juste avant de fermer les yeux, elle lui demande : est-ce que tu existes vraiment ? Il hésite. Elle s’endort sans attendre la réponse, comme si elle craignait d’être déçue. ["Les Voix" Extrait]
 


Someone told me not to cry


[Sur la route, photo Marlene T.]
 


Samedi 12 novembre 2011

Changer les règles

Les plus fous
seront
les plus sages
 


I don't care about the truth


[Londres 2010, Photo Marlène T.]
 


Vendredi 11 novembre 2011

La beauté est un plat qui se mange froid

A lire et voir sur FPDV dont le 21ième numéro est consacré à "l'exquis"
 


Lampyridae urbanus (luciole des villes)


[Italie août 2011, Photo Marlene T.]
 


I am beautiful, no matter what they say


[Beautiful, C.Aguilera cover by Jesse Forest]

 


Jeudi 10 novembre 2011

Faire confiance à la pluie et
aux nuages autant qu'au soleil


[Valence, novembre 2011, Photo Marlene T.]
 


Ne pas se fier aux apparences

Les fins de semaine qui virent au gris
ont parfois quelque-chose de lumineux

 


Mercredi 9 novembre 2011

Une obscurité mince et calme
[Extrait de Nénuphar, un poème de Stéphane Bernard]


[Photo Marlene T.]
 


Ciseler nos défauts

Briller de cet
éclat particulier
qui n'appartient
qu'aux imparfaits
 


Mardi 8 novembre 2011

D’un monde à l’autre
 

Il hausse les épaules. Il dit, on s’habitue à vivre en présence de la mort. C’est une sorte de vaccin. Parfois, on finit même par se croire immortel. ["Les Voix" Extrait]
 


Say yes


[Genève, Photo Marlene T.]
 


"Une idée m'est venue à l'esprit,
et comme je n'avais pas le choix, elle m'a plu.
"
[Richard Brautigan in La vengeance de la pelouse]
 


[Say yes, E. Smith]
 


Lundi 7 novembre 2011

Snow white

Elle n’aimait pas
regarder la télévision
sauf lorsque la neige
grise et blanche
tombait sur l’écran
les soirs où l’orage
faisait tanguer
l’antenne sur le toit
 


Quand la lumière se cache au ras des choses


[Lucile sous les lauriers, août 2011, photo Marlene T.]
 


Samedi 5 novembre 2011

Rétrécir

On ne grandit pas
ce sont des sornettes
En devenant adulte
on ne fait que rétrécir
notre aptitude
à nous émerveiller
 


Chaine alimentaire 2.0


[Bretagne 2009, Photo Marlene T.]
 


Vendredi 4 novembre 2011

Faire la paix avec les murs


[Crussol juillet 2011, Photo Marlene T.]


Faire la paix avec les murs
ne plus les cogner
les griffer
les ébouler
Se faire toute petite et
se glisser dans les fissures
passer de l'autre côté
mine de rien
 


Jeudi 3 Novembre 2011

Inside out


[St Malo 2009, Photo Marlene T.]
 


Le mur

Ce sont des détails. Une infinité de petites choses qui me dégringolent du plafond. Des odeurs de café et de cendre froide. Des vêtements sales. Des regards noirs. Des fruits mûrs. Une miche de pain. La vieille couverture en tricot. Une toile cirée usée. Les devoirs trop compliqués. Les repas que je vomissais. Les paquets de Riz La Croix qui traînaient un peu partout. Les trente-trois tours de Thiéfaine. La Maison Borniole qui me fichait la trouille. Les nids de souris dans les enceintes de la stéréo. Cette sensation persistante de n’avoir pas à ma place ici. Les mots tranchants. Les torgnoles. La toilette hebdomadaire aux douches municipales. Les étés splendides et sauvages. Les hivers douloureux. Le bonnet et les gants enfilés avant de se mettre au lit. La peur qui rodait. Le temps qui traînait la savate. Des détails comme des petits cailloux qui dégringolent et s’entassent et se soudent. Qui forment un mur et m’emprisonnent chaque fois que j’essaie de fuir les souvenirs. Chaque fois que je tente d’échapper aux fantômes de mon enfance.
 


Mercredi 2 novembre 2011

Le souffle qu'on retient


[La papeterie, juin 2011, Photo Marlene T.]
 


La langue


Mon problème c'est la langue, il dit.
Tu veux dire les mots, elle demande ?
Pas seulement, il murmure. La langue elle-même et tout ce qu'on fait avec. Parler, bien entendu, mais aussi manger et ... embrasser. Ma langue refuse souvent de m'obéir. Alors je serre les dents. Je l'emprisonne. [Extrait de "Les voix", en cours de tricotage]
 


Le pandémonium littéraire
 

Marianne Desroziers me fait l'honneur de deux beaux articles au sujet de "Mes pieds nus dans tes vieux sabots bretons" et "Celui qui préférait le parfum des fleurs". Un immense merci à elle pour sa belle empathie et ses mots doux comme des tricots dans les quels il fait bon se blottir les jours de froid à l'âme...

 


Lundi 31 octobre 2011

Ces instants suspendus

Le dernier pied de tomates adossé à son tuteur bancal.
Une grappe de fruits qui hésite entre murir ou pourrir.
Le ciel avec son regard d'hiver et son haleine d'été.
Les feuilles qui tombent, nos plumes perdues.
Ne plus savoir sur quel pied danser,
mais danser malgré tout,
pour braver la fin et le début
et tout ce qu'il y a entre les deux.
Danser sur le fil du temps, en équilibre.
 


Samain


[Photo Marlene T.]

Samain, c’est le passage de la saison claire à la saison sombre. Pour les Celtes, cette période est entre parenthèses dans l’année : elle n’appartient ni à celle qui s’achève ni à celle qui va commencer ; c’est une durée autonome, hors du temps, « un intervalle de non-temps » [Source : wikipedia]


Dimanche 30 octobre 2011

Petites névroses entre amis


Le 68e (+1) numéro du Microbe est prêt.

Ce numéro, sous-titré :
«68 (+1), opus névrotique»,
a été préparé par Marc Bonetto


Au sommaire :
Photos de Corinne Leridon
Textes de
Pierre Anselmet
Armand le Poête
Christian Chavassieux
Fernand Chocapic
Éric Dejaeger
Patrick Frégonara
Cathy Garcia
Virginie Holaind
jac-zap
Carmelo Marchetta
Hervé Merlot
Véra Mund
Emmanuel Régniez
Marla Semarre
Marlène Tissot
Thomas Vinau

Les abonnés le recevront dans quelques jours.
 

Les abonnés « + » recevront également le 31e mi(ni)crobe signé Fabrice Marzuolo :
LE COCO BEL ŒIL DU NET.

Les autres ne recevront rien. Pour tous renseignements, contactez Eric Dejaeger.


 

Et pour rester dans l'univers des revues, on n'oublie pas non plus Les cahiers d'Adèle dont le numéro 8, consacré au thème Icône, vient de sortir. Plus d'info ICI

Abonnement :
Les Cahiers d'Adèle
Adèle et Otto éditeurs
17 rue des Couteliers
31000 Toulouse
 


Samedi 29 octobre 2011

Puisqu’on est là avec tous ces bagages

Elle a parfois l’impression que les rêves et l’espoir et l’amour ne sont que des bagages qu’on trimbale tout au long du voyage. Dont on s’encombre. Elle dit qu'on porte à bout de bras des tonnes de rien. Elle dit qu’on essaie simplement d’embellir un peu le paysage. Qu’on cherche des raisons à notre présence et des excuses pour rester un peu plus que nécessaire.
 


S’alléger, se dévêtir, s'en aller


[Grignan juillet 2011, photo Marlene T.]
 


Vendredi 28 octobre 2011

Mon chaos est plus beau que ton éden

Dans ma tête, les pensées comme une chevelure ébouriffée.
Avec le temps, ma vie prend l’allure d’un jardin abandonné.
Une friche joyeuse, débarrassée des chemins que tu y avais tracés.
 


Eat me !


[Brocéliande 2010, photo Marlene T.]
 


Jeudi 27 octobre 2011

Des mailles pour l'hiver

Des nouvelles de mes Mailles à l'envers chez Lunatiques éditions
Ca tricote, ça tricote ! Parution prochainement...
 


Avis à la population


[Italie Août 2011, photo Marlene T.]
 


A vendre
  Idéaux
  Très peu servi
 


Mercredi 26 octobre 2011

Passage secret vers demain


[Italie août 2011, photo Marlene T.]
 


Saigner la nuit à blanc
picoler sa sève
cuver le trop plein de rêves
dégriser le long du jour
recommencer
tant que la nuit continuera
de trébucher
de nous tomber dessus
tant qu'il y aura des soifs
de demain à étancher
 


"Yesterday a dream was just a waste of time"


[Elliott Smith, Bled White]
 


Mardi 25 octobre 2011

Cavale

Rien ne nous appartient
nous sommes les jouets du temps
il cavale en nous serrant
dans ses bras
maladroits
et laisse parfois échapper
certains d'entre nous
sans même se retourner
tel un enfant gâté
 


Let's eat, baby


[Londres 2006, photo Marlene T.]
 


La plume dans le panier

Le ciel est bas et la Charogne rôde toujours, on la flaire ici ou là, elle a semé des plumes sur le Pandémonium Littéraire de Marianne Desroziers. Et tandis qu'on attendant le numéro 3 avec une douce impatience, il est désormais possible de se procurer cette belle revue via Paypal directement sur le site de l'éditeur Asphodèle. Fini la corvée de chèque à poster! A noter que la vente en ligne est, bien entendu, valable pour tous les ouvrages parus chez l'éditeur. Une bonne raison pour revisiter le catalogue joliment garni d'Asphodèle !
 


Lundi 24 octobre 2011

Tribute to L.H.

Un jour il a dit qu’il voulait
une mort lamentable
un truc à la con
un peu comme Claude François
et même si parfois
il en a réellement envie
ce gars là, je le sens
ne mourra jamais tout à fait
 


Toute résistance est inutile


[Italie aout 2011, photo Marlene T.]
 


Samedi 22 octobre 2011

Pourquoi pas

Tu te dis
       boire
              pourquoi pas

c’est un moyen rapide
de s’échapper
de voir du paysage
quand on n’a de quoi
s’offrir ni voyage
ni fuite véritable

A l’automne
tout fout le camp
tout se met à tomber
tu te dis
       moi aussi
              pourquoi pas

et tu imagines assez bien
ta chute au ralenti
comme celle de cette feuille
d’érable rouge

Un autre verre de rouge
pendant que l’automne
disperse les dernières
couleurs avant l’hiver
tu te dis
       boire
              pourquoi pas

et devenir
gris
dans le gris
disparaître
un peu
avant la prochaine
floraison
 


Et vogue la galère


[Italie août 2011, Photo Marlene T.]
 


Vendredi 21 octobre 2011

Escalader les nuages


[Montélimar, Photo Marlene T.]
 


Poésie/première N° 51
 

Le dernier dossier de Poésie/première consacré à l'humour remonte au n° 24 (novembre 2002). Il occupait - article et anthologie - une quinzaine de pages.// Cette fois, résolument orienté vers l'humour et la poésie d'aujourd'hui, le dossier établi par Guy Chaty et Jean-Paul Giraux occupe quasiment la totalité de l'espace soit plus de quatre-vingts pages. // On y lira les articles de Jean Orizet (L'humour des poètes ou de l'insolence à l'espérance), Jean-Paul Giraux (De l'humour et de ses contrefaçons), Guy Chaty (Le calembour à l'insu ou non du plein gré), Daniel Leuwers (L'humour de l'amour) et les textes des poètes MARC ALYN - CLAUDE ALBAREDE - LOUIS CALAFERTE - SERGE BAUDOT -GUY CHATY - DAN BOUCHERY - DANIEL BOULANGER - CLAUDE BOYER -MURIELE CAMAC - JACQUES CANUT - CÉSAR CAPOULET - FRANCINE CARON -FRANCIS CHENOT - JEAN-MARC COUVÉ - ANDRÉ DERBEZ - ERIC DEJAEGER -JEAN-LUC DESPAX - DIDIER ELIOT - FRANÇOIS-XAVIER FARINE -ANDRÉ FRÉDÉRIQUE - GUY FOISSY - JEAN-PAUL GIRAUX - HENRI HEURTEBISE -ZDRAVKO KECMAN -ANDRÉ R. LABIDOIRE - DANIEL LACOTTE - JEAN L’ANSELME -JEAN-PIERRE LESIEUR - LÉO CAMPION - ALAIN JEAN MACÉ - JEAN MALAPLATEvMARC MATTHIEU - JACQUES MEUNIER - JEANINE MOULIN - PATRICE MALTAVERNE -LOUIS MATHOUX - MICHEL MÉNACHÉ - JOSÉ MILLAS-MARTIN -MICHEL MONNEREAU - ROLAND NADAUS - DENIS

PARMAIN PATRICK PÉREZ - SÉCHERET - ANNE-CLAIRE PINEAULT - JEAN-YVES PLAMONT - CHRISTIAN POSLANIEC - PATRICK RAVELLA - BASILE RONCHIN - JEAN ROUSSELOT - FRANÇOISE SIRI - JACQUES SIMONOMIS - JEAN-CLAUDE TARDIF -MARLÈNE TISSOT - JEAN-CLAUDE TOUZEIL - CLAUDE VERCEY - JEAN-PIERRE VERHEGGEN. // Le numéro se termine avec la rubrique poésie/plurielle(textes de Milargros Teran, présentés et interprétés par Daniel Leuwers, textes de Blandine Poinsignon-Douailler) et les notes de lecture consacrées aux ouvrages de Marc Alyn, Claude Albarède, Emmanuelle Le Cam, Anne Mounic, Kza Han, Aurélie-Ondine Menninger, Béatrice Libert, Marie Laugery, Jeanine Salesse, Dominique Sutter, Rébecca Gruel, Michel Passelergue, Patrick Joquel, Isabelle Guigou, Jacques Rancourt, Gérard Prémel, Thomas Vinau, Francine Caron et Catherine Leblanc. Une note concerne spécialement la revue Les Cahiers de la rue Ventura animée par Claude Cailleau.
 


Jeudi 20 octobre 2011

Chaque jour est un jardin 

Ecrire comme un mauvais semeur
sans se soucier du vent
ni de ce qu’il germera de ces mots-là
 


Nothing is real


[Saucisse, Juin 2011,Photo Marlene T.]

 


Mercredi 19 octobre 2011

Drôles d'oiseaux


[Italie Août 2011, photos Marlene T. ]
 


Fauve

Tu leur fais peur, murmure Mary en lui effleurant la joue. Il secoue la tête, non, je n’ai jamais fait peur à personne. Elle réfléchit un instant. Le mot est mal choisi, tu as raison, elle dit. Tu ne leur fais pas peur, tu les inquiètes. Elle approche son visage du sien. Face à face, comme pour le flairer. Tu les inquiètes parce que tu es un homme avec un regard d’animal. Et les gens préfèrent les animaux avec un regard humain. C’est étrange cette manière d’aimer mieux ce qui nous ressemble. Une forme de narcissisme sans doute...
Franck baisse les paupières. Ses yeux le brulent. Le fauve tourne dans sa cage. Repu. Docile. Non, il n’y a pas de monstre. Pas la moindre trace de bestialité en lui. Mary raconte n’importe quoi !
[Extrait de "Les voix", en cours de tricotage]

 


Mardi 18 octobre 2011

S'aimer malgré les faux plis dans une vie froissée
 

Un petit texte fou d'amour sur l'amour fou pour le n°20 de l'indispensable FPDV

Hold, Kiss, Kill...


[Stickers London, photo Marlene T.]
 



[Chopé sur le Flickr d'Andrew Huff]
 


Lundi 17 octobre 2011

Guérir


Parfois, quand on est môme, on s’imagine qu’un jour, en grandissant, tout finira par s'arranger. On se dit que l’enfance c’est juste un sale moment à passer. Comme un mauvais sirop à avaler, et puis ensuite on est guéri.
[Mailles à l'envers, Extrait - à paraître bientôt]
 


Wall (but no fucking $treet)


[Photo Marlene T.]
 


Dimanche 16 octobre 2011

Aujourd'hui

Ni plus haut
ni plus bas
regarder la vie
à hauteur d'aujourd'hui


[Montélimar (Adhémar), photo Marlene T.]
 


Samedi 15 octobre 2011

S’envoler

Arrête de me regarder, elle dit à son père, à sa mère, à son frère
arrête de me regarder, elle dit à son chien, aux passants, aux oiseaux
arrête de me regarder, elle dit à celui qu’elle aime
mais lui il la regarde quand même
et elle ne supporte pas qu’il la regarde chaque jour
elle a peur qu’il finisse par voir la même chose
que ce qu’elle voit dans le miroir
elle essaie d’être une autre rien que pour lui
elle essaie d’être parfaite
être digne
elle maquille, elle camouffle
elle aimerait qu’il ne remarque pas comme elle est laide
et même au-dedans elle est toute abîmée
pleine de cicatrices
et de goudron
et de plumes
tout un tas de plumes inutiles
refusant de l’aider à
s’envoler
 


Vendredi 14 octobre 2011

Nos faits et gestes épinglés
comme des papillons de collection


[Londres avril 2006, Photo Marlene T.]

 


Jeudi 13 octobre 2011

Préparer le terrain avant la nuit

Déraciner les pensées terre à terre
Semer des graines de rêve
 


Bert Jansch [A man I'd rather be]

I wish I was a book
Upon a dusted shelf

 


Mercredi 12 octobre 2011

Les gourmandises


[Photo Marlene T.]
 


Pas de cicatrices


Elle dit: Les sentiments ne sont rien. Ils finissent par disparaitre. Toujours. Comme des bonbons fondus dans la bouche du coeur.
Et les gestes? il demande en se penchant pour l'embrasser. Elle le repousse. Les gestes chamboulent tout, elle répond. Ils sèment le chaos, ils laissent des traces indélébiles. Je ne veux pas de cicatrices. Je veux rester lisse. Laisser fondre les bonbons...
[Extrait de "Les voix", en cours de tricotage]
 


Mardi 11 octobre 2011

Tell me something beautiful, she asked
World, he answered...


[Italie août 2011, photo Marlene T.]

 

Nous sommes dans la paume du monde, il dit. Alors aimons-le. Non parce qu'il pourrait nous broyer ou nous laisser tomber. Ni même par reconnaissance pour ce nid qu'il nous offre. Aimons-le par instinct, comme des bêtes. Réapprenons à laper le paysage. Vivons...
 


Lundi 10 octobre 2011

Les mensonges

Il fait souvent ça lorsqu’il est inquiet. Ce petit geste aiguisé. Suivre du bout de l’ongle une rainure dans le velours de son pantalon. Il ne dit rien. Il regarde, sans bouger, la photo de la fille. L’homme lui demande à nouveau «Connaissez-vous cette jeune femme ?» Franck secoue la tête sans relever le front. Il a trop peur que l’homme ne lise le mensonge au fond de ses yeux.

Il sait que ça se voit quand il ment. Depuis toujours. À chaque fois, sa mère devinait. À chaque fois, elle lui collait des mandales. Et même quand il s’est mis à grandir, à la dépasser de plus d’une tête, elle continuait de lui taper dessus. Toujours à traquer la moindre cachotterie. Elle le harcelait, venait piocher la vérité du bout des ongles jusque dans sa boîte crânienne. Il ne pouvait jamais avoir aucun secret. À peine éludait-il une de ses questions qu’elle entrait dans une rage folle. Elle hurlait et griffait et frappait, ne s’interrompant que lorsqu’enfin il avait tout avoué dans les moindres détails. Alors elle se calmait et le cajolait. Elle serrait dans ses bras le grand corps tremblant de son fils. Tout va bien, elle disait. Ne t’en fait pas. Mais lui, il avait la nausée. La bizarre sensation de s’être fait violer.

Ça avait duré longtemps ainsi. Jusqu’à ce qu’un soir d’automne il arrête au vol une gifle qu’elle lui destinait. La scène s’était immobilisée quelques instants. Le visage rouge de la mère. La mâchoire serrée du fils. Les yeux dans les yeux. Il sentait palpiter en lui une révolte sanguine. Ses pensées se bousculaient. Muscles bandés, prêts à l’attaque. Il aurait pu cogner sa mère. Il en était à deux doigts. Il aurait pu l’écrabouiller. Enserrant toujours son poignet, il l’a regardé devenir livide. Elle lisait en lui. Il aurait pu cogner sa mère. Il en avait envie. Alors, ce soir-là, il est parti et n’est plus jamais revenu. Elle n’a pas cherché à le retrouver non plus.

L’homme reprend la photo en soupirant. Franck ne bouge pas. Il observe la peinture écaillée sur le bureau à l’endroit où était posé le portrait de Mary. « Elle est probablement en danger... » murmure l’homme. Franck lève les yeux. Il sait que s’il veut en savoir plus, il va devoir parler.
[Extrait de "Les voix", en cours de tricotage...]
 


La saison rousse


[Photo Marlene T.]
 


Vendredi 7 octobre 2011

Vases Communicants

Aujourd'hui, dans le cadre des Vases Co d'octobre, Mon Nuage accueille Vincent qui, en échange, héberge mes mots sur son blog "Ma poésie et pas la tienne". Voir la liste des échanges d'octobre ICI.

 

Depuis que je ne m’abrite plus sous ta peau

J’ouvre les yeux et la

Vie me transperce

 

Je suis seul, il y a

Des vêtements

Etalés sur le sol

La douleur

La peur

La folie qui coule

De mes yeux

 

Je ne devrais pas boire

 

            Les verres de vodka

           sont les clous

          avec lesquels je crucifie

         mon âme folle sur les murs

        Décrépis de l’existence

 

Je voudrais tendre la main

Et serrer le poing

Mais je suis en train de

Ramper

 

De mes dents jaunes

Je devrais ronger

mes veines

et regarder s’évader

mon sang

rire aux éclats puis

fermer les yeux

 

Je peux boucher mes oreilles,

j’entends toujours crier

Mon âme

           Elle qui si fort, désire

          S’allonger dans mon corps

         Et rendre son dernier

        Souffle

 

Le cœur calciné

du vent et

Des cendres dans

Le creux de ma poitrine

      

                Je brûle de ce besoin fou, dévorer la lumière
                                                             
[Vincent]
 



Couché dans les herbes hautes


[Photo Marlene T.]


Jeudi 6 octobre 2011

Les choses qui comptent
ne se mesurent pas


[Compteurs gaz, Italie août 2011, photo Marlene T.]
 


Des surprises


Il y a cet espoir muselé, l'attente inavouable. Me murmurer en secret, comme un mantra: "Si la mort, toutes les fois où je l'ai croisée, n'a pas voulu de moi c'est peut-être que la vie me réserve de douces surprises."
 


Mercredi 5 octobre 2011

Avertissement !


Mon royaume


[Photo Marlene T.]
 


"Feuilles, mousse, lichens
Moisissures : le vert
finissait toujours
par l'emporter
"
[Henri Deluy in Je ne suis pas une prostituée, j'espère le devenir]
 


Mardi 4 octobre 2011

Une dernière danse

J’ai fait ce cauchemar
je sais que c’en était un parce que
les cauchemars parlent plus fort que les rêves
et j’entends encore sa voix
qui me tremble au creux du ventre
pourtant je n’ai pas eu tellement peur
il y avait un arbre immense poussé subitement
dans le jardin de mon sommeil et
suspendus à ses branches
des cadavres fripés
comme des fruits séchés au soleil
le vent sifflait très fort
un air de flute espiègle
et les morts se moquaient bien d’être mort
puisqu’ils pouvaient encore danser
 


Fanzines! Festival

Durant tout ce mois d'octobre, PAPIER GACHÉ organise à la Médiathèque Marguerite Duras (115 rue de Bagnolet, Paris 20) le festival Fanzines! Au programme: des conférences, des ateliers, des expos et un salon qui se tiendra les 8 et 9 octobre. Le programme complet est consultable ICI et mon "Read my lips FEET" y sera exposé avec plus de 45O autres fanzines graphiques venus du monde entier!
 


Lundi 3 octobre 2011

Ne rien voir

Du café noir
sans sucre
sans poésie
sans un sourire
et sans un mot
Les volutes peuvent bien
dessiner ce qu’elles veulent
sur la page de mon petit matin
aujourd’hui, j’ai décidé
de ne rien voir
 


Volutes


[Photo Marlene T.]
 


Samedi 1er octobre 2011

Désarme

Tes sourires
ont la puissance infinie
des armes inoffensives


Fleurs d’enfance


[Italie août 2011, Photo Marlene T.]


Il flotte encore
l’odeur des fleurs d’enfance
sur le jardin de ta nuque

[pour FPDV n°19 sur le thème de l'Odeur]


 

<<[Textes suivants]

[Textes Précédents]>>