Les stries violacées des nuages
Lèchent, brûlent la lune à l'horizon
 

 

Enola Gay, Ludwig von 88



 

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Vieilleries

 


[L'auteur]

Marlène TISSOT est venue au monde inopinément. A cherché un bon bout de temps avant de découvrir qu'il n'y avait pas de mode d'emploi. Sait dorénavant que c'est normal si elle n'y comprend rien à rien. Raconte des histoires depuis qu'elle a dix-ans-et-demi et capture des images depuis qu'elle a eu de quoi s'acheter un appareil. Ne croit en rien, surtout pas en elle, mais sait mettre un pied devant l'autre et se brosser les dents. Ecrira un jour l'odyssée du joueur de loto sur fond de crise monétaire (en trois mille vers) mais préfère pour l'instant se consacrer à des sujets un peu moins osés.

 


 

[Editions]

 

Mailles à l'envers
Editions Lunatique, collection Romans

 


 

 

Mes pieds nus dans tes vieux sabots bretons, collection 8pA6 de La Vachette Alternative


 

 

Nos parcelles de terrain très très vague, Éditions Asphodèle, Collection Minuscule

 

disponible également via Fnac, Chapitre, Amazon,

Place des Libraires
 

 

London Trip Diary, At Home Editions

 


disponible via

 

 

Celui qui préférait respirer le parfum des fleurs, collection 8pA6 de La Vachette Alternative

 

 



 

[Parutions en revue]

 

A la dérive - L'Angoisse - Charogne - Chos'e - Dissonances - Interlope - Interruption - Katapulpe - L'Autobus - Levure Littéraire - Mauvaise graine - Microbe - Magnapoets - Nouveaux Délits - Revue Squeeze - Traction Brabant - Trace écarT - Le Zaporogue 


 

[Participations]

 

CroutOthon - FPDV - Le Quotidien des Martyrisés - Les 807 -  Les Etats Civils - Les Histoires Noires - OnLit - Sistoeurs.net - Vents Contraires - Vous dites ? 
 



[Email]

 

marlene.tissot@gmail.com
 

[Marlène ailleurs]

 

Sur Flickr
Sur DIYZines
Sur Les Etats Civils
Sur Sistoeurs.net
Sur On Lit
Sur Vents Contraires
Sur Fulgures.com

 


 

[Liens]

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Vendredi 30 septembre 2011

Petit conte des jours ordinaires

Raconte-moi
une histoire
dans laquelle
il n’y a absolument
aucun héros
 

Je n'ai pas peur de la vie


[Photo Marlene T.]
 


Jeudi 29 septembre 2011

Sous l'asphalte, le paradis ?

Baliser le parcours
Contractualiser le bonheur
Monnayer le pardon



[Crosswalk, Photo Marlene T.]
 


Mercredi 28 septembre 2011

Katapulpe

En ce mois de septembre, la revue québécoise Katapulpe rejoint les bancs de l'école et je m'y suis collée avec une nouvelle intitulée "Colle toi bien ça dans le crâne". Pour se procurer cette belle revue, et se renseigner sur les prochains appels à textes, c'est par .
 

On empile, on entasse


[Blois Aout 2011, Photo Marlene T.]
 


Mardi 27 septembre 2011

Human being

On crie
On croit
On crée
On critique
On croque
On emprunte
On encaisse
On encombre
On entasse
On empile
On collectionne
On compte
On compulse
On cohabite
On copule
On regrette
On recrache
On réfléchit
On refoule
On feint
On fuit
On faiblit
On craque
On croule
On creuse
On crève
 


Lundi 26 septembre 2011

Je n'aime pas les lundis
 


Du mauvais côté du lit

Elle m’a dit : je prends le côté fenêtre. J’ai senti qu’il valait mieux ne pas la contrarier. Besoin d’air, qu’elle a ajouté. Ca avait le mérite d’être clair.

C’était un petit hôtel, pas tape à l’œil, assorti à mon portefeuille. Week-end en Normandie. Sans les enfants. Pour qu’on se retrouve en amoureux espérais-je. Histoire de se ressourcer, qu’elle avait dit. Je gagne pas assez pour lui offrir les thermes de St Malo. Sans doute pour ça qu’elle sourit de moins en moins. Qu’elle hausse si souvent les yeux au ciel quand on discute. Alors on parle peu elle et moi. On évite les conflits. J’ai jamais aimé les conflits. Ils forcent à voir ce qui va de travers.

Je me suis allongé côté porte. Pensant que je devrais sans doute la prendre. La porte. Ou bien ma femme. C’était peut-être ce qu’elle attendait. Ma femme. Que je prenne l’une ou l’autre. Je ne sais pas. Je ne sais plus. C’est vrai que je deviens de moins en moins entreprenant.

Elle a posé son livre et éteint la lumière. J’ai murmuré bonne nuit sans oser l’embrasser. Elle s’est retournée en me répondant d’un borborygme, calant son cul tiède contre ma hanche. J’ai choisi de prendre ça pour une invitation, glissé ma main sous son tee-shirt. La pointe de son sein s’est durcie au creux de ma paume. Je suis fatiguée, qu’elle a dit. Sans pour autant me repousser. Un peu comme si elle attendait que j’insiste.

J’ai retiré ma main. J’en avais assez d’essayer de la comprendre. Finalement j’ai pris la porte.
 

My beautifull nightmares


[Photo Marlene T.]


"The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams" [Eleanor Roosevelt]

 


Samedi 24 septembre 2011

C'était un jour acidulé...


[Italie Aout 2011, Photo Marlene T.]
 


Vendredi 23 septembre 2011

Dans la cours de récré

J’avais juste envie d’être comme tout le monde. Habiter un endroit normal. Pas un hangar vaguement aménagé, squatté par des souris. Je ne voulais plus chier accroupie dans un cabanon en bois. Je voulais une savonnette rose posée au coin d’un lavabo. Je voulais un lavabo. Une salle de bain. Un radiateur une chambre. Ne pas dormir sur un matelas posé à côté de celui des parents. Je voulais un vrai lit, un réveil, une radio, une télé. Pouvoir parler avec les copains du film de la veille ou des chansons à la mode. Je voulais une vie normale. Une famille normale, même si je savais pas trop ce que ça signifiait. J'imaginais ça un peu comme dans les vieilles séries américaines. Une nappe à carreaux sur la table de la cuisine, l’odeur du dîner qui mijote, une mère qui sourit, un père qui rentre du travaille en costume. Et puis je voulais aussi des vrais vêtements, achetés dans des vraies boutiques. Pas ces vieux trucs récupérés, rafistolés. Je savais bien que la pauvreté c’était pas tous les jours facile à porter et j’oubliais pas que tout ça, c’était quand même un peu à cause de moi. Parce que j’étais née. Alors dans la cour de récré, je faisais semblant d’être normale. Je faisais semblant que tout allait bien. [Mailles à l'envers, Extrait - à paraître bientôt]


Dentelles


[Valence Septembre 2011, Photo Marlene T.]
 


Jeudi 22 septembre 2011

Univers parallèles
 

Quand la vie ressemble à une histoire étrange et que les histoires dans les livres prennent des allures de vie ordinaire, il devient difficile de distinguer les personnages fictifs des gens réels...
 

Calque


[Valence octobre 2001, photo Marlene T.]


Mercredi 21 septembre 2011

Chambre à ciel ouvert pour rêves abandonnés


[Lyon juin 2011, photo Marlene T.]

 


Mardi 20 septembre 2011 [HAUT]

Aquarelles imaginaires

Une petite table en bois
de la poussière probablement
un thé fumant
des tas de livres
un sofa large, profond et tendre
une cheminée
de la musique douce
mélancolique peut-être
Elliott souvent, sans aucun doute
pas de rideaux aux fenêtres
la campagne à perte de vue
un vieux chien enroué
et toi, quelque part
dans le jardin ou
lové contre ma hanche
comme autrefois
comme aujourd’hui.
Souvent je dessine
avec précision
mes jours d’après
sans même me soucier de savoir
si j’atteindrai un jour
l’âge de ces rides là
l’âge de cette paix là.
 


Lundi 19 septembre 2011 [HAUT]

Quitter l’enfance
 

Quitter l’enfance c’est un peu trouer la peau d’un monde pour en sortir comme on sortirait d’un ventre, encore une fois.


S'asseoir et regarder l'eau courir


[Blois Août 2011, Photo Marlene T.]


Petit matin lacté

Un petit dej' à flairer du côté de chez FPDV !


Samedi 17 septembre 2011 [HAUT]

Never again

Tout n’est que
recommencement
Sauf nous
 

Colorfull summer


[Italie aout 2011, photo Marlene T.]
 


Vendredi 16 septembre 2011 [HAUT]

The other side
 

J’aurais aimé qu’un rayon de sommeil me dépose au pays des merveilles. Mais les nuits amènent rarement plus loin que les lendemains. [Mailles à l'envers, Extrait - à paraître bientôt]


Et après ?


[Grignan, Photo Marlene T.]


Jeudi 15 septembre 2011 [HAUT]

A l’aube
 

Le sommeil n’a pas voulu de moi cette nuit et je n’étais pas d’humeur à tenter de lui forcer la main. Alors je me suis levée pour faire des choses un peu utiles comme on en fait parfois le jour.
Quand l’horizon a commencé de s’éclaircir, j’ai versé de l’eau chaude sur quelques feuilles de thé et je suis allée m’installer face au ciel, les pieds dans la rosée.
Au loin, les hauts cyprès ressemblaient à un peloton d’exécution. Je me suis imaginée Mata Hari à l’aube près des fossés du fort de Vincennes, le bruit des armes et son corps, grêlé de plombs, secoué comme pour une dernière danse.
Quelque part dans le monde, d’autres gens mourraient ou dormaient, vivaient, mentaient, s’aimaient, souffraient. Et moi, j’observais le soleil prendre son temps pour se lever.
 


Mercredi 14 septembre 2011 [HAUT]

Coaltar



Le dernier n° de la revue Coaltar est en ligne et je suis ravie d'être de la partie ! Pour lire, c'est par ICI.


Salissures d'amour propre

J’aurais préféré sans doute
que tu ne me laisses pas
te quitter aussi facilement
que tu t'accroches
et fasses de moi
une petite pute douce
sans scrupule ni sentiment


Cycle court, rinçage à froid sans adoucissant


[Photo Marlene T.]
 


Mardi 13 septembre 2011 [HAUT]

Je lis donc je ne suis pas
 

Lorsque je plonge entre les pages d’un livre, j’oublie que je suis. Tout s'efface, le décor autour et mon corps aussi. C’est sans doute pour cette raison que je lis si souvent...


Ne pas déranger


[Italie août 2011, photo Marlene T.]
 


Lundi 12 septembre 2011 [HAUT]

Fuck the cool


[Italie août 2011, photo Marlene T.]


Des trucs plus graves

Papa est rentré. La porte a claqué. J’ai pas faim, il a fait. Il a jeté sa veste sur le canapé avant de s’enfermer dans la chambre. Il sentait le pastis et la sueur. Maman est allée réchauffer le repas sans desserrer les dents. J’ai allumé la télévision. Pour faire diversion. Pour avoir quelqu’un à qui parler. Pour me rassurer. Il se passait sûrement des trucs dans le monde. Des trucs plus graves. Je me répétais ça, jusqu’à ce que le ronronnement des mots finisse par m’apaiser.
Des trucs plus graves.
Des   trucs   plus   graves.
Des     trucs     plus     graves
[Mailles à l'envers, Extrait - à paraître bientôt]
 


Samedi 10 septembre 2011 [HAUT]

J'ai perdu mon coeur avec mes dernières dents de lait


Ça sert à quoi toutes ces promesses qu’on se fait et qu’on ne tiendra pas ? Ces toujours, ces jamais. Des mots tellement rigides qu’ils se brisent à la première rafale de vérité. L’amour est une supercherie. J’ai vite fini par le découvrir. J’avais huit ans la dernière fois que j’ai été amoureuse. Comme si mon cœur était tombé avec mes dernières dents de lait. [Mailles à l'envers, Extrait - à paraître bientôt]

 

Wake up


[Italie août 2011, photo Marlene T.]
 


Vendredi 9 septembre 2011 [HAUT]

 

Sur un morceau de papier froissé retrouvé au fond d’un vieux sac à main


Quelques mots tracés vite. Son écriture. Je crois que je ne l’aime plus mais je préférerais en être sûre. Pourtant elle ne se rappelle pas avoir jamais eu cette pensée. Il y a des choses dont elle n’a pas envie de se rappeler. Elle froisse à nouveau le papier et l’envoie à la poubelle. Elle l’aime encore. Aujourd’hui, elle en est certaine.



[Photo Marlene T.]
 


Jeudi 8 septembre 2011 [HAUT]

Less is more


[Italie août 2011, photo Marlene T.]
 


Mercredi 7 septembre 2011 [HAUT]

Killing Ronald


[Italie août 2011, sculpture Giuseppe Veneziano, photo Marlene T.]
 

Des armes
 

Tu le sais bien que les mots sont des armes et qu’à force de les dégainer avec l’envie de faire mal, un jour ou l’autre, ils finiront par se retourner contre toi.
 


Mardi 6 septembre 2011 [HAUT]

Souffle-moi la réponse aux questions jamais posées


[Photo Marlene T.]


Bancal

Grandir bancal
avec un pied coincé
entre les dents de la mort
en vouloir à maman de m’avoir fait naître
autant qu’elle m'en veut d’être née
 


Lundi 5 septembre 2011 [HAUT]

Gummo


Jouer à l’ours

Se frotter la peau contre l’écorce du monde
quand l'aquoibonisme démange un peu trop
 


Dimanche 4 septembre 2011 [HAUT]

Forget the rules


[Italie août 2011, Photo Marlene T.]
 


Samedi 3 septembre 2011 [HAUT]

Imagination

Faut-il
vraiment
plus d’imagination
pour écrire
un conte de fée
qu’une lettre
d’amour ?


Cette étrange machine qui tic-tac


[Italie août 2011, photos Marlene T.]
 


Vendredi 2 septembre 2011 [HAUT]

Soyons désinvoltes

Les rêves
n’ont pas peur
du ridicule


Just open your eyes


[Grignan juillet 2011, Photo Marlene T.]
 


Jeudi 1er septembre 2011 [HAUT]

La mécanique du dollar
 

Un petit texte coupe-faim à lire aujourd'hui sur Vents Contraires à la rubrique "Actus Contraires"


[Lyon juin 2011, Photo Marlene T.]


Mercredi 31 août 2011 [HAUT]

Borderline

Quand le reflet dans le miroir
se met à ne plus me ressembler
je prétends qu’il s’agit du fantôme
qui habite à l’intérieur de moi


Le 67e numéro du Microbe est prêt !
 

Au sommaire :
Illustrations de Samantha Barendson
Textes de :
justin barrett
Marc Bonetto
Nicolas Brulebois
Éric Dejaeger
Fabrice Farre
Pascal Feyaerts
Mahrk Gotié
Frédérick Houdaer
Jean-Marc La Frenière
Pierre-Brice Lebrun
Hervé Merlot
André Stas
Marlène Tissot
Florian Tomasini

Les abonnés le recevront début septembre.
Les autres ne recevront rien.
Pour tous renseignements, contactez Eric Dejaeger.
 

Mardi 30 août 2011 [HAUT]

Fleurs de lumière

Malgré la poussière
malgré la grisaille
continuer de cueillir
un peu de ce qui brille
au fond des yeux du monde


Catch your dreams


[Sous le rose du ciel, Photo Marlène T.]
 


Samedi 27 août 2011 [HAUT]

Les départs en vacances
L’habitacle gorgé de nos silences
Et le ronron du moteur

Parfois il arrêtait la voiture sur le bord de la route et s’éloignait pour pisser contre le tronc d’un arbre. Parfois sa pluie jaune acide dégommait une colonie de fourmi. Il s'appliquait à les viser au mieux avec l'air de se prendre pour Dieu, essorant son orage jusqu'à la dernière goutte. Puis il remballait sa bite et sa toute puissance et on repartait sur les routes cabossées, exiler nos désespoirs vers d’autres paysages.
 

Semer des graines de mensonges
et regarder pousser les histoires


[Cloches de verre au potager, Photo Marlene T.]
 


Mercredi 24 août 2011 [HAUT]

Petite tenue

Je préfère la vérité débraillée
à la vérité nue


Transformer le potager en contes de fées


[Photo Marlene T.]


Dolorosa

Une petite douleur à partager (pour l'alléger) sur FPDV
 


Mardi 23 août 2011 [HAUT]

Jardin secret

Je cultive un luxuriant
esprit de non-compétition


La fougue délicate des fleurs des champs


[Photo Marlene T.]


"Si je savais ce qu'est l'amour
je me tairais longuement
"
[Alain Borne in Encre]
 


Dimanche 21 août 2011 [HAUT]

Gourmandise 6

Croquer les idées noires
Comme des bonbons au poivre


Lire l'avenir dans le marc de chocolat chaud


[Gobelet, Photo Marlene T.]
 


Gourmandise #5

Goûter le pétillant de la pluie
En tirant la langue aux nuages


Caresser la barbe du ciel


[Montélimar, Photo Marlene T.]

Vendredi 19 août 2011 [HAUT]

Gourmandise #4

Siroter les aléas
Recracher les pépins


Sparkling


[Clairette de Die, Photo Marlene T.]

Jeudi 18 août 2011 [HAUT]

Gourmandise #3

Lapper le jour qui se lève
comme la mousse d'un capuccino
 

Crème de lit froissé


[Chambre d'hôtel août 2011, Photo Marlene T.]

Mercredi 17 août 2011 [HAUT]

Gourmandise #2

Se nourrir des petites réalités timides
que personne ne prend la peine de cueillir


World


[Blois août 2011, Photo Marlene T.]

Mardi 16 août 2011 [HAUT]

Gourmandise #1

Sucer les heures qui fondent
comme des glaces à l’eau


London Time Out


[Mes ombres chinoises en bannière du London Time Out]


Chou hibou genou

Les petits regards
ronds et lisses
jeté comme des cailloux
contre une fenêtre

Lundi 15 août 2011 [HAUT]

Ecriteau


 

D'amour et d'eau fraîche


[Valence juillet 2011, photo Marlene T.]

Mercredi 10 août 2011 [HAUT]

Echarde

Les départs
d’où que ce soit
sont toujours douloureux
comme si j’étais une écharde
qu’on arrache à la chair des lieux

Mardi 9 août 2011 [HAUT]


Le désordre des choses
 

Plus tard, les choses auront l’air d’être différentes et il nous arrivera de nous demander si ce sont elles qui ont changées ou si c'est le désordre récolté au fil du temps qui encombre nos yeux.


Tirer la langue aux monstres


[Valence 2003, photo Marlene T.]
 

Q & A
 

Tu le sais bien, pourtant, que les réponses ne se planquent pas dans les flacons ni dans les ivresses ni dans aucune de ces saloperies qui gomment ta vie à petit feu, mais tu t’en moques, ce ne sont pas les réponses qui t’intéressent, toi, tu cherches seulement à oublier les questions.

Lundi 8 août 2011 [HAUT]

S’appliquer à savourer chaque jour

Peu importe les ratures d’hier
Il reste encore aujourd’hui à écrire
 

No need to hurry


[Photo Marlene T.]

Dimanche 7 août 2011 [HAUT]
 

La beauté du geste

Envisager l’échec
Essayer malgré tout
 

Fourty two
(since you joined the world)


[photo by Autumn de Wilde]

Samedi 6 août 2011 [HAUT]

Peut-être des traces d’enfance
 

C’est pas exactement ce que je prévoyais de faire avec le rasoir. J’avais autre chose en tête quand je me suis enfermée dans la salle de bain. Mais faut croire que la lâcheté est un ingrédient majeur de ma composition. Alors j’ai laissé la vie couler dans les ruisseaux de mon corps et j’ai rasé. J’ai rasé mes jambes et en dessous de mes bras. J’ai rasé entre mes cuisses. J’ai rasé tout ce qui faisait des taches sombres. Je cherchais peut-être quelque chose comme la joue lisse de l’innocence. Peut-être des traces d’enfance, de cet état de grâce qui m’avait échappé, je ne sais trop comment ni pourquoi... [Extrait]


Quand une fleur rencontre une fleur
(et qu'un rocher les empêche de s'embrasser)


[Crussol juillet 2011, Photo Marlene T.]

Vendredi 5 août 2011 [HAUT]

Asylum

Se réfugier
dans les rêves
devenir
doucement
clandestin
du monde réel


Rachmaninov


[Op.3 n°2, Prélude]

Jeudi 4 août 2011 [HAUT]

Localiser le noeud du problème

J’ai coupé mes cheveux
J’avais les idées déjà
bien assez emmêlées


Self


[Self-portrait août 2011, photo Marlene T.]

Mercredi 3 août 2011 [HAUT]

Beaucoup de bruit pour rien
 

Elle pense à toutes ces paroles qui sortent de toutes ces bouches. Elle pense à toutes les blessures qui pourraient être évitées si les gens ne se croyaient pas obligés de faire tant de bruit pour avoir la sensation d’exister.


I scream, you scream, we all scream for ice cream


Eyes cream


[Londres avril 2010, photo Marlene T.]

Mardi 2 août 2011 [HAUT]

La folie sucrée
 

On cherche dans chaque recoin de l’appartement, derrière le lit, dans un champ de poussière où broutent quelques moutons, sous les piles d’habitudes bien pliées, on cherche entre les pages de vieux journaux exilés aux cabinets, dans les poches de manteaux élimés qu’on conserve au cas ou, on fouine des les tiroirs à chaussettes, dans la caisse à outils, dans le marc de café, entre les bulles des bières qu’on décapsule le soir pour alléger de quelques gramme le poids de la journée, on cherche chacun de notre côté, sans oser se l’avouer, on se demande où a bien pu passer la folie sucrée de nos premiers baisers...

Lundi 1er août 2011 [HAUT]

Tout ce qui pique n'est pas fleur


[Crussol juillet 2011, Photo Marlene T.]

Dimanche 31 juillet 2011 [HAUT]

Cage de Faraday

Quand tes bras
font le tour d’elle
parfois
elle ne sait plus
si tu cherches à
l’aimer ou à
l’emprisonner
 

Once upon a (tea) time


[Photo Marlene T.]

Samedi 30 Juillet 2011 [HAUT]

Abysses

Dérouler un fil de mémoire
Pêcher de vieilles douleurs
Les rejeter à la mer
 

Memories


[Cancale, Photo Marlene T.]

Vendredi 29 juillet 2011 [HAUT]

Hymne

Quelque part
au fond du paysage
un chien hurle à la mort
mais on dirait qu'il chante
pour tous ceux
qui crèvent seuls
en silence
en secret
 

My love is like a red red rose
[Cliquer pour voir l'extrait]



[in Jubilee de Derek Jarman]

Jeudi 28 juillet 2011 [HAUT]

Les mains dans les poches

Plus je pars loin et longtemps
plus mes bagages sont légers
lorsque je partirai pour de bon
j'irai les mains dans les poches


Un jour


[Palais idéal du facteur Cheval, photo Marlene T.]


Carte postale bretonne

"Quelques gouttes de soleil" en ligne sur Vents Contraires !

Mercredi 27 juillet 2011 [HAUT]

Un peu de douceur et de légèreté


Tu ferais mieux de regarder plus loin
que le bout du nez de ton reflet

Tu cueilles les jours comme un sursis
à te demander si l’autre côté du miroir
sera mieux ou sera pire
à te demander s’il existe seulement
un autre côté au miroir
 

Mardi 26 juillet 2011 [HAUT]

Never


[Valence juillet 2011, photo Marlene T.]


Transformer demain

Je ne verrai pas comment la nuit s'y prend, quels sont ses sombres petits secrets, pour transformer demain en aujourd'hui.
[D'autres choses (qu'on ne verra jamais) à lire chez Pascal Pratz]
 

Lundi 25 juillet 2011 [HAUT]

Boulevard Magenta

Un camion frigorifique est garé cul à cul avec le marché couvert. Un gars charge sur son épaule un quartier de boeuf aussi gros que lui. Deux porcs éventrés et dépecés attendent, pendus la tête en bas, que le gars musclé vienne les prendre dans ses bras. Les mouches volent. Les passant passent. Le gars revient. Il embrasse le premier cochon. Le deuxième à l'air vaguement jaloux.
[Extrait de London Trip Diary]

Dimanche 24 juillet 2011 [HAUT]

Le lierre et le mur
(vestiges d'une histoire d'amour)


[L'isle-sur-Sorgue 2001, photo Marlene T.]

Samedi 23 juillet 2011 [HAUT]

Tout ce qui nous aide à tenir bon

Les châteaux construits dans le crépon des rêves, les fleurs après la pluie, tout ce qui pousse au fond de tes yeux, les choses fragiles, ta chaleur immense et délicate, tes terreurs qui s’apaisent au creux de nos bras les nuits de cauchemar, la toute puissance dont tu nous habilles, tes rires en cascade, ta soif de tout, tout ce qui nous aide à tenir bon, à poser jour après jour nos pieds sur le sol de ce drôle de monde, à continuer de semer des grains d’espoir, à te regarder pousser...

Vendredi 22 juillet 2011 [HAUT]

A piece of winter slowly melting

Ses mains à lui
sur sa peau à elle
c’est un rayon d’été
parti à la conquête
d’un morceau d’hiver
qui se croyait éternel


Bon Iver walk around Montreal's alleys
in the middle of the winter...

Jeudi 21 juillet 2011 [HAUT]

Cet été-là

Avec Joël, on allait souvent se baigner à la rivière. Y avait pas grand-chose d’autre à faire avec cette chaleur. Sur le chemin, on maraudait des fruits pour notre goûter. Un jour on a réussi à choper un poisson et Joël s’est mis en tête de le faire griller. Évidemment, on avait rien pour allumer un feu. Mais il a dit qu’il avait pas besoin de connerie de briquet ni rien, il savait faire flamber le bois rien qu’avec des silex, comme les hommes préhistoriques. J’y croyais pas trop mais je l’ai laissé faire. Au bout d’un moment, comme ça ne venait pas, j’ai dit à Joël de laisser tomber. Mais il était furax. Il voulait absolument y arriver. C’était comme si son honneur en dépendait. Bordel de merde, il marmonnait. Et moi je me suis marrée. Ça lui a pas plu du tout. Il s’est levé. Tu fais chier, il a crié en me poussant. J’ai ripé sur la caillasse humide et me suis affalée dans la grosse flaque de boue. Y avait plein de flaques de boue, parce que la rivière s’était méchamment asséchée. C’était poisseux et glissant et j’arrêtais pas de déraper en essayant de me relever. Du coup, moi aussi j’étais en rogne. T’es qu’un gros con, j’ai fait. T’aurais pu me tuer ! On est resté comme ça à se regarder comme deux cow-boys prêts à dégainer. Et puis Joël a éclaté de rire. On se fait un bain de boue, il a proposé. Et il est venu se vautrer avec moi dans la vase pendant que le poisson mort séchait à côté du silex et du tas de bois. [Extrait]
 

Les collines que dessine ton paysage au levé du jour


[juin 2011, Photo Marlène T.]

Mercredi 20 juillet 2011 [HAUT]

8pA6
 

Petite nouveauté aux éditions de La Vachette Alternative "Mes pieds nus dans tes vieux sabots bretons", le dernier né de la collection 8pA6 qui cache entre ses pages une courte histoire en 4 textes et 4 photos.

Mardi 19 juillet 2011 [HAUT]

Ecurie


[Italie 2003, Photo Marlene T.]
 

Autodafé

Quand l'inimitable Andy Vérol lance un appel à textes qu'il propose d'héberger dans son antre virtuelle, ça donne, comme on peut s'y attendre, un bouquet d'histoires en forme de coup de poing... C'est à lire ICI, et on y déniche mon "Détricoter les entrailles"

Lundi 18 juillet 2011 [HAUT]

Une lime

La sensation de liberté
celle qu’on garde en secret
dans la poche revolver des pensées
est comme une petite arme
imaginaire
une lime à tailler
les barreaux du quotidien

Dimanche 17 juillet 2011 [HAUT]

A la dérive

A la dérive se faufile entre les pages des calendriers et réinvente le temps... Pour découvrir A la dérive, la revue qui ne sait pas ou elle va (mais qui y va en beauté) c'est par ICI. Pour lire directement sur Calaméo, c'est par LA !
 

Samedi 16 juillet 2011 [HAUT]

Les circonstances
 

On parle souvent des circonstances, de tout ce qui nous a amenés là, ce qui nous a incités à faire ceci, à dire cela, on accuse les détails et les hasards comme s’ils étaient les seuls responsables de nos faits et gestes mais pas nous, non, surtout pas nous...

Vendredi 15 juillet 2011 [HAUT]

Face à face

 

Duo d'images avec Jean-Yves Rousson sur FPDV

 


Avertissement

Vous êtes priés d'essuyer vos pieds
avant de pénétrer dans mes rêves...

Jeudi 14 juillet 2011 [HAUT]

Mieux vaut gravir que ROUGIR


[Tate Modern - Londres, Photo Marlene T.]


Pas la fin du monde
 

Il s’agissait peut-être de nous égarer un peu plus que nécessaire, adoucir l’horizon, lui faire perdre sa rigueur rectiligne, il s’agissait peut-être simplement de lâcher prise, de se faire croire que, quoi qu’il arrive, nous n’étions responsables de rien, que nous étions juste là par hasard et que mordre l’un dans l’autre ne provoquerait certainement pas la fin du monde.

Mercredi 13 juillet 2011 [HAUT]

Le silence est JAUNE


[Photo Marlene T.]


Les mots

On peut raconter la vie, la mort et l’éternité en une seule phrase.
On peut décrire quelques broutilles en plus de trois cent pages.
C’est à ce genre de détails qu’on devine la puissante des mots.
 

Mardi 12 juillet 2011 [HAUT]

La gourmandise est un petit défaut BLEU


[Photo Marlene T.]


Face à face

JE vs NOUS (dans une version modifiée) en ligne sur FPDV !

Lundi 11 juillet 2011 [HAUT]

Love, etc...

Il y a plein d’amour dans moi
l'envie d'en donner
le besoin d'en recevoir
mais pas la moindre idée
sur la manière de m'y prendre


Seasick Steve [Shirly Love]

Samedi 9 juillet 2011 [HAUT]

Bloody Valentin

Une nouvelle, à lire sur le blog des Histoires Noires (en écho aux Histoires noires du bout de la rue d'en bas de Jeff Balek, une initiative parrainée par Mark Safranko himself !)


Franck sirote son blanc au comptoir. Sourcils froncés, il laisse glisser son index le long des colonnes de petites annonces. C’est comme ça qu’il communique avec son pote José. Plus efficace que les signaux de fumée, moins piégeux que les téléphones portables. [Pour lire la suite, c'est par ICI]


Stairway to heaven ?


[Valence juin 2011, photo Marlene T.]

Vendredi 8 juillet 2011 [HAUT]

Picorer des graines de toi


Il y a des personnes que l’on garde au creux d’une poche de l’âme. Pour tout un tas de raisons. Ou pour quelques minuscules détails. Pour ce qu’ils nous ont appris. Pour ce qu’ils ont été. Ils restent là au chaud en dedans nous. Et leur visage se dessine parfois dans la pénombre des pensées.

Je me souviens de toi, de cette lumière que tu dégageais probablement sans le savoir. Et comme tu parvenais à sourire sans réellement sourire. Un éclat dans le regard. L’inclinaison des sourcils. Je ne sais pas. Comme un trop plein de joie que tu laissais échapper pour nourrir nos becs noirs d’oiseaux en mal de vie.


Juste pour le plaisir
et pour se faire des fossettes sur les joues...

Jeudi 7 juillet 2011 [HAUT]

Tresser

Tu laisses les mains au fond des poches
et le cœur boutonné sous la chemise
tu emprisonnes les mots
tu carapaces
tu capitonnes
et puis tu guettes, immobile
tu espères parfois
tu crèves d’envie souvent
qu’un autre se charge du sale boulot
qu’il ramène son audace
ses mains crasseuses
et même sa grande gueule, pourquoi pas
n’importe quelle ficelle pour t’apprendre
à tresser ta voix avec une autre voix
ta vie avec une autre vie


Paysage


[Quand le Boulatin se met à la couleur...]


MAP

Four corners,
some colors
dotted lines
and a few names
- All you need
for getting lost

[by Seb Doubinsky, THE LITTLE THINGS THAT BREAK]

Mercredi 6 juillet 2011 [HAUT]

Sous tes pieds
 

Lorsque je serais aussi ridée et sèche et dure que la terre sous tes pieds alors peut-être que j'accepterais l'idée de te laisser me piétiner. Mais d'ici là, tu ferais bien de chercher d'autres paillassons où essuyer les semelles de tes humeurs.


[Irlande, Photo Marlene T.]

Mardi 5 juillet 2011 [HAUT]

Cligner des yeux

Ici il pleut
je regarde par la fenêtre et
à bien y réfléchir
j’ignore si je suis dedans ou dehors
si les nuages sont suspendus au ciel
ou à mes yeux
la petite chambre d’hôtel sent le vide
et cette drôle d’odeur
celle de la moquette
imprégnée de poussières d’humains
des anonymes, comme moi
qui vont et viennent 
s’arrêtent ici, comme moi
regardent par la fenêtre
sans se rendre compte qu’il n’y a rien à voir
sauf pluie qui tombe, un peu molle
dans la cour intérieure
et les quelques employés
en vêtements de drap blanc
poussant des chariots de linge sale
ils sortent par une porte
entrent par une autre
en transit
c’est ce que nous faisons tous
voyager d’un point A
à un point B
en traçant des figures
à la géométrie approximative
dans l’espoir de semer en route
les vieux démons
et les insectes qui rongent nos rêves
alors qu’il suffirait sans doute
de faire la paix
avec ceux que l’on prend pour des monstres
alors qu’il suffirait
de cligner des yeux
pour chasser le trop plein de nuages
qu'on accumule au fil du vent des jours

Lundi 4 juillet 2011 [HAUT]

S'échapper

briser les murs comme une coquille d'oeuf
devenue trop étroite


[La papeterie, Valence, Photos Marlene T.]

Dimanche 3 juillet 2011 [HAUT]

L’odeur sucrée des illusions
 

Je me souviens, enfant, j’escaladais un à un les barreaux de l’échelle filant droit à mes rêves. Ils étaient là, bien en vue, pendus aux branches d’une vie adulte fantasmée. J’étais persuadée qu’un jour, bientôt, quand je serais grande, je les atteindrais tous. Qu’il suffirait de les cueillir comme des fruits mûrs. Mais il m’a bien fallu faire avec la fatigue du bois, la sciure, les échardes, les coups bas du destin, mes pieds qui dérapaient. Je suis tombée souvent malgré les années et mes jambes qui n’en finissaient pas de pousser. Pourtant les rêves sont toujours là, intacts. Il me faudra sans doute plus de temps que prévu pour les atteindre, heureusement, je suis patiente. Et il me reste encore la gourmandise de ces fruits-là, l’odeur sucrée de mes illusions d’enfant.

Samedi 2 juillet 2011 [HAUT]

Piège à loup
 

Son sourire ressemble à une mâchoire d’acier vorace, cruelle, planquée sous un tapis de bonnes manières, un piège à briser les os et les rêves du premier animal sauvage osant s’aventurer ici.

Vendredi 1 juillet 2011 [HAUT]

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