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Vieilleries

 


[Email]

 

marlene.tissot@gmail.com

 

[L'auteure]

Marlène TISSOT est venue au monde inopinément. A cherché un bon bout de temps avant de découvrir qu'il n'y avait pas de mode d'emploi. Sait dorénavant que c'est normal si elle n'y comprend rien à rien. Raconte des histoires depuis qu'elle a dix-ans-et-demi et capture des images depuis qu'elle a eu de quoi s'acheter un appareil. Ne croit en rien, surtout pas en elle, mais sait mettre un pied devant l'autre et se brosser les dents. Ecrira un jour l'odyssée du joueur de loto sur fond de crise monétaire (en trois mille vers) mais préfère pour l'instant se consacrer à des sujets un peu moins osés.

PS : J'ai aussi un petit oiseau bleu, pas du genre qui palpite dans la cage thoracique, mais du genre que je nourris assez peu, du genre qui fait un peu ce qu'il veut, il n'est pas dans une cage et les fils à la patte, c'est pas mon truc... N'empêche, j'ai un petit oiseau bleu.

 


 

[Bibliographie]

 

[Voir la liste complète ICI]

 

Lame de fond

Ed. La Boucherie Littéraire

 

 


 

Histoires (presque) vraies
Editions Pédalo Ivre

 

 


 

Le poids du monde
Editions Lunatique

Prix Livresse 2017


 


 

J'emmerde...

Editions Gros Textes

 

 


 

Sous les fleurs de la tapisserie

Editions Le Citron Gare

Illustrations de Somotho
Lauréat du prix du CoPo 2015

 

 


 

Mailles à l'envers
Editions Lunatique, collection Romans

Primé au festival Premier Roman de Laval
 


Sélectionné pour représenter la France au Festival Européen du premier roman à Kiel

 



Les choses ordinaires
Kiss My Ass Editions
 

 


 

Mes pieds nus dans tes vieux sabots bretons, collection 8pA6 de La Vachette Alternative


 


 

Nos parcelles de terrain très très vague, Éditions Asphodèle, Collection Minuscule

 

 


 

London Trip Diary, At Home Editions

 


disponible via

 


 

Celui qui préférait respirer le parfum des fleurs, collection 8pA6 de La Vachette Alternative

 



[Voir la bibliographie complète]
 



 

[Parutions en revue]

 

A la dérive - L'Angoisse - Borborygmes - Cabaret - Charogne - Chos'e - Coaltar - Cohue - Comme en poésie - Dissonances - Diptyque - Freak Wave - Interlope - Interruption - I.H.V - Katapulpe - L'Ampoule - L'Autobus - Le Chant du Monstre - Les Cahiers d'Adèle - Les tas de mots - Levure Littéraire - Mauvaise graine - Microbe - Magnapoets - Népenthès - Nouveaux Délits - Poésie/Première - Revue Squeeze - Traction Brabant - Trace écarT - Le Zaporogue 


 

[Participations]

 

CroutOthon - FPDV - Le Quotidien des Martyrisés - Les 807 -  Les Etats Civils - Les Histoires Noires - OnLit - Sistoeurs.net - Vents Contraires - Vous dites ? 
 



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[Marlène ailleurs]

 

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Sur Vents Contraires

Sur On Lit

Sur Les Etats Civils
Sur Sistoeurs.net
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[Liens]


 

[Note]

 

Licence Creative Commons
Les textes et photos de Marlene Tissot sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 France.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à http://monnuage.free.fr

 

 

 

 

Dimanche 11 décembre 2016

Journal aléatoire #28
 

Hier fut une journée vin. Peut-être pour colorer un peu le blanc du ciel? Vin d'après-midi pendant l'interview avec Fred, vin chaud d'après marché de noël au Jaja Divin, vin du soir douillet avec Anne-Sophie et Céline, puis café. Plusieurs cafés alors que le soir a déjà basculé dans le début de demain. Cafés encore à m'en blanchir la nuit et c'est aussi bien ainsi. Ne pas gaspiller les heures qu'il me reste avant le départ. Bientôt 5 heures, les lampadaires dans la rue silencieuse, le château impassible et ce sprint de mots qui me cavale les doigts sur le clavier pour tenter d'atteindre la fin du roman. Regarder le jour se lever. Continuer. Et la ligne d'arrivée qui semble reculer, et mes yeux qui brûlent. Peut-être n'est-il pas possible de terminer un roman un jour de ciel timide en guettant l'heure du train? Bientôt une petite sieste, voiture 6 place 22, direction home sweet home où j'offrirai, je l’espère, un point final à mon manuscrit dans le dernier virage de l'année.

[Fin de la deuxième période de résidence - retour du journal aléatoire dès le 23 janvier]
 


 Samedi 10 décembre 2016

Journal aléatoire #27
 

Départ pour l’atelier d’écriture à Château Gontier. Quitter le cocon douillet de l’appartement et tomber dans les bras du brouillard. Il est partout, ce matin. Troupeau de fantômes dansants au-dessus de la Mayenne. Ils s’enroulent autour des ponts, s’engouffrent dans les rues. Une pagaille douce et blanche, tandis que sur le pare-brise de la voiture, une affichette m'attend. Dans ce nuage gigantesque au parfum d’hiver, le petit papier aux couleurs acidulées me propose une Tropical Party ce soir. Photo d’une plage, ananas et tongues sur fond de sable blond et mer turquoise. Tentation aux couleurs criardes dans le coton pâle du matin. Finalement, le mystère vaporeux du brouillard s’accorde mieux aux vêtements de mes humeurs. Les tropiques attendront. Je suis bien dans l’instant, dans l’ici. Le plus tard et le plus loin patienteront, s'ils le veulent bien. Rien ne presse.
 


 Vendredi 09 décembre 2016

Journal aléatoire #26
 

C’est un de ces soirs en forme d’hésitation. Pas à cause de la couleur du ciel ni des lumières en jets colorés sur la Mayenne. Juste une rivière en moi qui coule trop vite, trop fort, trop de bruit. Et tout se transforme en question. Manger, ou pas ? Dormir, ou pas ? Sortir, ou pas ? Ecrire, ou pas ? Et, pendant ce temps, l’eau coule, je n’entends pas les réponses. Je pousse le volume de la musique pour étouffer le vacarme. Elliott Smith. All cleaned out. On fait comment pour nettoyer, se débarrasser du bruit des pensées parasites ? Je redessine l’étincelle dans les yeux des personnes que j’ai fait sourire cet après-midi, me rappelle ces petites confessions livrées à demi-mot en fin d’atelier, les mercis, les à bientôt qu’on sait vains tout en les espérant. Le paradoxe de s’enfermer pour écrire quand on aime tellement l’humain. Alors, ce soir, sortir. Plus tard, écrire. Il sera toujours temps d’écrire, après avoir mordu dans le gras de la vie pour s’en nourrir.
 


Jeudi 08 décembre 2016

Journal aléatoire #25
 

Lycée, élèves, poésie. Des mots en vrac. Des émotions en pagaille. Feindre une certaine assurance (pour tromper qui ? et pourquoi ?) Ecouter, parler, honnêteté. Des mots, toujours une histoire de mots. Et finalement, je me dis, peut-être que le vrai finit toujours par piétiner le semblant.
On tremble, et après ? Ça veut juste dire qu’on est vivant. Faillible. Qu’on vibre aussi. Comme un arbre dans le vent. Il a soufflé doux-fort-beau, ce matin. Loin et longtemps, j’espère. Mais j’ai confiance en la poésie (beaucoup plus qu’en moi).
 

 


Mercredi 07 décembre 2016

Journal aléatoire #24

[à venir - mots toujours à l'état manuscrit dans mon petit carnet]
 


Mardi 06 décembre 2016

Journal aléatoire #23
 

Maman venue de Bretagne pour me rendre visite ici, découvrir ce que je fais de mon temps durant la résidence, découvrir ce qu'est une résidence d'écriture. Nous vadrouillons dans la ville et je me rends compte à travers ses yeux que je me sens un peu chez moi ici. Un autre chez moi. Un autre univers. Et aucun n'empiète sur l'autre, les choses s'emboitent, se complètent. Je me rends compte à travers ses yeux à quel point je suis bien ici. Accueillie, entourée, mais pas étouffée. La juste dose de sérénité dont j'avais besoin. Non, je n'enjolive pas. Il y a forcément de l'imparfait, du bancale. La chaise où je passe des heures à écrire a le dossier cassé, je ne peux pas m'y appuyer. Il me manque quelques objets ordinaires, un endroit où suspendre ma serviette après la douche, un plat qui supporte le passage au four, un lit fonctionnel pour accueillir des visiteurs, éventuellement une bouilloire, un micro-ondes. Il ne me manque rien, en réalité. On découvre comment se passer de ce qu'on considérait comme nécessaire. On s'adapte. On apprend forcément, lorsqu'on change de lieu, d'habitat, de circonstances. On apprend sur soi. On grandit. Je me rappelle une institutrice qui me rapportait les paroles de ma fille après qu'elle avait demandé aux élèves "C'est quoi, vivre?". "Evoluer", avait répondu ma fille. Oui, elle avait sans doute deviné intuitivement que lorsqu'on se fige, on ne vit plus vraiment.
 


Lundi 05 décembre 2016

Journal aléatoire #22
 

« A quoi ça sert de faire les yeux doux à l’avenir comme un imbécile ? Sûr que si le présent, qu’est là, à tes côtés, tu lui accordes pas la moindre attention, tu passes ton temps à lui reprocher ceci et cela, il va finir par ne plus trop avoir envie d’être ton ami. Sûr que si tu balances tout ton amour, tous tes espoirs, dans un truc qui n’existe pas et n’existera peut-être jamais, t’as pas fini d’être malheureux. »
« Tu me fais chier avec ton moment présent à savourer. Parfois, il a un sale goût, le moment présent. Parfois, il est insipide. Et puis, merde, on a bien le droit de rêver ! »
J’écoute des gens qui n’existent pas parler à l’intérieur de moi. Je ne prends pas part. De toute manière, ils ne m’écoutent pas. Je me demande si c’est ce roman que j’écris qui les fait parler de plus en plus souvent, ou si c’est parce que leur présence devenait encombrante que j’ai décidé d’écrire ce roman. La question de l’œuf et la poule. Qui était là le premier ? Qui a commencé ? Les réponses n’ont pas d’importance. L’avenir le dira peut-être. En attendant, il y a un présent à ne pas froisser.
 


Dimanche 04 décembre 2016

Journal aléatoire #21 feat L'humeur du dimanche : flingue à la main

Descendre les ordures, c'est beaucoup plus facile qu'on ne l'imagine


[Laval, décembre 2016, Photo Marlene T.]
 


Samedi 03 décembre 2016

Journal aléatoire #20
 

Cet après-midi, le nez à la fenêtre, j'ai assisté au passage d'un cheval en habit médiéval (peut-être annonçait-il l'arrivée d'un prince ?). J'ai assisté à une course de trottinette entre un papa punk et son petit vainqueur par forfait (Le papa, n'ayant pas su négocier le virage au bas de la pente, s'est retrouvé à manger l'asphalte en riant). J'ai assisté à une dispute entre une vieille dame et son caniche, argumentant chacun à leur tour ("Non, je ne suis pas d'accord, tu ne m'auras pas aussi facilement", a dit la vieille dame. Mais je n'ai pas compris ce qu'a répliqué l'animal). J'ai assisté à une demande en mariage (en tout cas, ça y ressemblait, il y avait une bague dans une petite boite et un genou posé au sol juste au pied du château. Je me suis demandé si le jeune homme n'était pas le prince annoncé un peu plus tôt par le cheval. Un prince en blouson noir et boucle d'oreille, ça aurait eu de l'allure).
Plus tard, par une autre fenêtre, au-dessus des toits, j'ai vu les lumières de camions de pompiers ou police (j'avoue ne pas m'y connaître en gyrophares) et leurs lumières clignotantes se confondaient avec celles en ruban du pont Aristide Briand sur la Mayenne, leur faisant perdre toute forme de gravité, accéder à une certaine sérénité étrangement macabre. J'ai vu aussi un homme chargé d'un énorme sac de plumes blanches, des plumes d'ailes d'ange peut-être, et je me suis demandé s'il revenait du Marché des Lumières, Place de la Trémoille, à essayer de vendre à prix raisonnable une forme factice de rédemption. Je me suis demandé si j'aurais eu l'envie ou les moyens de lui acheter quoi que ce soit, demandé si on avait tous conscience d'être forcément moins bon qu'on ne le prétendait.
 


Vendredi 02 décembre 2016

Journal aléatoire #19
 

Finalement, ce n'est pas si difficile de faire rire les gens, même quand on pleure en secret sur l'envers des yeux. J'ai pensé à ces comédiens qui habitent parfois la peau du personnage qu'ils jouent. Devoir jouer un rôle par obligation professionnelle. Rencontrer des gens, des vrais, doux, forts, fragiles, passionnants jusque dans leur discrétion. Les écouter et finir, grâce à ce petit monde magnifique, par ne plus entendre ce qui se passe en moi. Ne pas laisser la paix s'échapper dans le silence. Reprendre l'écriture à peine rentrée. D'autres voix pour empêcher le chaos de reprendre le pouvoir en moi.

 


Jeudi 01 décembre 2016

Journal aléatoire #18
 

Est-ce qu'on peut être plusieurs personnes à l'intérieur d'une même peau ?
Vivre des vies parallèles, même si virtuelles ?
Est-ce que c'est un peu ça, écrire ?
J'avoue que dans le foutoir de ma vie réelle, être plusieurs dans ma tête est parfois d'un grand secours...

 


Mercredi 30 novembre 2016

Journal aléatoire #17
 

Le soleil, encore, toute la journée. Le froid de l’air et la chaleur humaine, plus douce que celle des radiateurs électriques. Deux journalistes aujourd’hui, et j’en sais sans doute plus d’elles qu’elles n’en savent de moi. Je me dis que ça fait aussi partie de ma panoplie d’auteur. Que ça fait partie de ma panoplie d’humain, surtout. J’aime écouter. Les gens parlent lorsqu’ils se sentent en confiance, et je sais les mettre en confiance. J’ai toujours préféré écouter. Peut-être aussi que je ne sais jamais trop quoi dire.
Il n’est pas très tard mais la nuit est déjà bien installée. L’envie d’une balade dans le Laval by night. Les illuminations ont ce genre de beauté gracieuse qui apaise. La musique dans les rues me donne l’impression d’être dans un film. Je marche en rythme et redescends tranquillement les pentes vers l’appartement où je vais reprendre l’écriture du roman qui touche à sa fin, enfin.

 


Mardi 29 novembre 2016

Journal aléatoire #16
 

Hier soir, coup de téléphone d'un professeur de lettres passionné/passionnant pour préparer l'intervention que je vais faire dans sa classe. Demain, deux rendez-vous avec des journalistes, à 11 heures puis à 15 heures. Broder des réponses, jouer à l'auteur, me sentir engoncée dans cet habit-là, mais cela fait partie de la résidence. Et les échanges sont parfois si riches, étonnants, nourrissants, que j'aurais tort de persisiter à faire l'ermite.

 


Lundi 28 novembre 2016

Journal aléatoire #15
 

Retrouver les grincements taquins du parquet, sourire au bleu intense du ciel, mettre un peu d'eau à chauffer dans la casserole pour le thé, réinvestir l'espace en douceur, poser les livres, les bouteilles de vin à partager, passer voir les filles de Lecture en Tête, affronter dignement le vent au pied du château qui ne frissonne pas, allumer les petites lampes, la bougie parfumée, augmenter un peu le chauffage, passer un croque-monsieur au four, brancher l'ordinateur, sortir les cahiers, les papiers, les notes en vrac, m'y remettre.

 


Dimanche 27 novembre 2016

L'humeur du dimanche : prendre des résolutions

 


 Vendredi 25 novembre 2016

Collection Métèque présente : "soleil levant crépuscule de tout"

Une superbe monographie sur le photographe Toshihiro Okada
accompagnée des textes de onze auteurs

Format à l’Italienne 300*200mm
Papier Munken Artic volume paper, 150 grammes
Couverture brochée – Hard book
120 pages

Disponible dès aujourd'hui ! Plus d'info ici
 

 


Jeudi 17 novembre 2016

La piscine

La Piscine revient avec un deuxième numéro et c'est pas la saison ni les températures qui vont nous empêcher d'y plonger ! Le sommaire est énorme et les surprises vont être belles, crois-moi. Pour en savoir plus et précommander le numéro, c'est par ici. Aller viens, on se jette à l'eau !

 


Mardi 15 novembre 2016

Sauvage(s)

A ne pas manquer, ce recueil collectif à paraitre bientôt chez ONiva éditions, des histoires mordantes, des pages à rebrousse poil et les superbes illustrations de Dorothée Richard. Fais pas l'animal, fonce !
Toutes les infos ci-dessous :


Lundi 14 novembre 2016

J’emmerde le destin [new]

Finalement
Les coïncidences heureuses (ou pas)
Ne sont que des hasards comme les autres
 


Dimanche 6 novembre 2016

L'humeur du dimanche : Un jour + un jour + un jour + ...

 


Mercredi 2 novembre 2016

Des vagues et des mots

Georges Guillain, créateur du Prix des découveurs, me fait l'honneur d'une belle lecture de "Lame de fond" (éditions La Boucherie Littéraire) à découvrir ICI (avec d'autres superbes idées de lecture)

 


 Mardi 1er novembre 2016

Cette personne

Regarde-toi dans le miroir :
Cette personne-là compte sur toi
Pour l’emmener où elle le souhaite
 

 


Dimanche 30 octobre 2016

L'humeur du dimanche : Trouver un moyen de s'assoir sur les nuages


[Image by Charlie Davoli]

 


Samedi 29 octobre 2016

Docile

Tu attends là, presque docile, installée dans ta peau comme dans une petite salle d’attente. Tu t’impatientes un peu, parfois. Tu regardes ta montre, tu regardes les jours qui coulent comme des grains dans un sablier. Tu attends là. Comme si quelqu’un allait venir te chercher, te prendre par la main, t’appeler par ton prénom, te prévenir que c’est ton tour. Comme si quelqu’un allait t’annoncer avec un sourire professionnel que ton cœur et tes dents sont en parfait état, que c’est bon, tu peux vivre maintenant ! Mais il n’y a ni rendez-vous à prendre ni permission à demander lorsqu’il s’agit de vivre. Ouvre les portes, les fenêtres, les bras, les yeux. Respire l’horizon, embrasse l’aube, bois le ciel et colorie la mer. Navigue, va aussi loin que possible, même immobile. Escalade tes rêves et écoute le vent. Il reste tellement à faire avant qu’un jour décide, sur un coup de tête, de devenir ton dernier.
 


Vendredi 28 octobre 2016

Nuage

Un cloud réalisé ICI avec l'ensemble de mes textes de la série "Un jour, j'ai pas dormi de la nuit"

RQ: En dehors de l'esthétisme de l'objet, la visualisation graphique de la fréquence d'usage des mots peut s'avérer utile en phase de relecture. La chronique d'un de mes recueils paru l'an dernier avait pointé du doigt le fait que le mot "rêve" revenait souvent. Sans cette chronique, je n'en aurais pas pris conscience. C'était sans doute un choix inconscient, c'était peut-être également une maladresse, ou une répétition que j'aurais tempérée si je l'avais remarquée plus tôt...
 


Jeudi 27 octobre 2016

J'emmerde le rationnel [new]

Souvent
je suis plus lucide
quand je rêve
 


Mardi 25 octobre 2016

Toi/Moi

C'est pas pour toi que j'écris
Ce toi planqué en moi depuis tout ce temps
Un toi chair dans ma chair
Ce n'est ni pour toi ni contre toi
Peut-être un peu contre toi, c'est vrai
Tu sais qu'il m'arrive de t'en vouloir
D'avoir tenté de me protéger
En forçant le silence dans ma mémoire
Mais il m'arrive aussi de te sentir trembler
Sous le poids des souvenirs
Et d'avoir envie de t'aider à mon tour
[Extrait de "Amnésies", recueil en cours]

 


Mercredi 19 octobre 2016

Mot barré #57


Mardi 18 octobre 2016

J’emmerde les insomnies [new]

Est-ce que je n’ai pas dormi
Parce que personne n’a rêvé
De moi cette nuit ?
 


Lundi 17 octobre 2016

L’espace

Retour au point
Final
De départ
Je ne comprends pas
Vraiment pourquoi
On parle de
Nouveau départ
Alors que
Chaque départ
Est nouveau
Du premier
Au dernier

La vie est
Un peu comme
Un long texte
En prose avec
Des points et
Des majuscules et
J’ai parfois
La sensation
Etrange
D’habiter
L’espace étroit
Entre les deux
 


Dimanche 16 octobre 2016

Journal aléatoire #14


 

Dernier jour de la première période de résidence à Laval. Le temps a pris son temps, mais il a vite passé, pourtant. Chargé et paisible à la fois. Je suis arrivée sous un grand ciel bleu et repartirai sous la pluie. Après le thé du premier jour, le café du départ. Bientôt l'heure du train de retour et j'ai presque déjà hâte de revenir. [La suite à partir du 28 novembre]

 


Samedi 15 octobre 2016

Journal aléatoire #13
 

Peut-être qu’il faudrait parler et écrire, non pas avec juste des mots, mais avec le jus de notre propre viande, avec le suc de nos os brisés, parfois mal recollés. Parler et écrire avec l’arrondi des sourires. Utiliser tout notre pouvoir pour aider le mot à dépasser sa propre frontière. Peut-être qu’il faudrait écouter et lire encore plus fort que ça. Au-delà du mot.

 


Vendredi 14 octobre 2016

Journal aléatoire #12

De retour d’un atelier d’écriture, je vais acheter deux-trois bricoles à l’Intermarché du centre. Devant moi, un type et ses trois bouteilles de vin. Cinq euros trente-cinq, lui dit la caissière. Il glisse sa carte dans le lecteur et ça ne marche pas. Ses mains tremblent. J’ai dû faire une erreur, il dit, puis il recommence. Ça ne marche pas. La caissière prends un air agacé et le type tremble de plus en plus, dit qu’il va payer en liquide, panique, n’a qu’un billet de cinq euros, fouille dans ses poches. Les gens s’impatientent et soupirent. Je lui tends trente-cinq centimes en me demandant qui je soulage et si vraiment je fais le bon geste. Est-ce une bonne chose de faciliter l’alcoolisme évident de cet homme ? De tenter d’apaiser l’agacement de la caissière et l'impatience des clients ? Je ne sais pas. Mais dans l’urgence de la non réflexion, ça m’a simplement semblé le geste le plus humain.
En regardant une vidéo datant de mon premier passage par Laval en 2013, je réalise qu’il y a trois ans, j’avais déjà entamé l'écriture de ce deuxième roman. « Les voix ». J’avais déjà une idée de ce qu’il deviendrait, mais pas une idée complète. D’ailleurs, puisqu’il n’est pas terminé, je sais qu’il peut encore me réserver des surprises. Je sais aussi qu’il peut ne jamais exister, je veux dire, jamais exister ailleurs que dans mes cahiers. Tout dépendra d’un éventuel éditeur. Ecrire est une chose. Défendre son travail, chercher à le « vendre » comme une paire de chaussure ou un sachet de coquillettes en est une autre. Je n’ai jamais été très douée dans ce domaine. Et, finalement, ce n’est pas ce détail qui freine mes gestes. J’écris. Quoi qu’il arrive. Envers et contre toute forme de bon sens, peut-être.
 


Jeudi 13 octobre 2016

Journal aléatoire #11

Dans un moment de lucidité féroce, un de ces instants que je n’aime pas – Trop froids. Blancs et rigides, comme l’intérieur d’un hôpital – je me dis que je n’ai pas une vie, mais au moins trois en moi. Ma vie privée que peu de gens connaissent vraiment, et surtout pas ses travers. Ma vie d’auteur, il faut bien y faire face durant une résidence d’écriture. Et ma vie virtuelle, celle dans laquelle je ne suis que le porteur des paroles des personnages qui m’habitent. S’ajoutent à ça les rêves, les espoirs, les peurs et les vieux démons. Qui se nourrit de quoi ? Je n’ai pas de réponse. Chaque jour est le premier jour du reste de ta vie, ils disent. J'ignore quand tout ça s’arrêtera, mais je ne suis pas pressée.
 


Mercredi 12 octobre 2016

Journal aléatoire #10

La cloche sonne. Un coup chaque quart d’heure. Quatre coups à heure pile. Quatre coup d’on ne sait quelle heure au juste, si ce n’est en observant baisser le soleil. Une manière de mesurer le débit du temps. Ce dernier quart d’heure, j’ai écrit à peine plus de deux phrases. Une chance – ou pas – me dis-je, que les auteurs ne soient pas payés au temps de travail. Parfois même pas payés du tout. Il faut foutrement aimer ça, je veux dire jusqu'au plus profond de sa chair, pour passer autant de temps à inventer des histoires qui ne mèneront peut-être nulle part, pas même jusqu’aux pages d’un livre. Un peu comme une petite manière de devenir parent, mettre des enfants au monde, rêver pour eux d'une vie douce sans la moindre assurance qu'on saura les y mener.
J’ai la gestation littéraire plus longue que la gestation maternelle, et dans un cas comme dans l’autre, je me sens paumée, impuissante. Je doute souvent. Très souvent. Mais je persiste à tenter de donner le meilleur de ce qui m’habite. Beaucoup d’amour et d’honnêteté. Sans être jamais certaine de rien. On ne fait tous qu'improviser, quelle que soit l'énergie qui nous pousse.
 


Mardi 11 octobre 2016

Journal aléatoire #9

Treize heure trente. Je me sers un deuxième café. Besoin d’une pose dans l’écriture. J’ouvre la fenêtre de la cuisine. Courant d’air frais. Une adolescente passe, des papiers à la main et un sac sur le dos. Elle récite, révise à voix haute, se colle deux gifles et reprend sa lecture en haussant un peu le ton. L’envie de descendre dans la rue et la prendre dans mes bras. La rassurer, tout va bien se passer. Et ce serait peut-être un mensonge. Parfois les choses se passent mal. Mais elles se passent. Elles passent. Pour rien au monde je ne voudrais retourner à l’âge de cette jeune fille. Heureusement, les choses sont bien faites, on avance, on ne fait qu’avancer. Le passé, on n’y remet les pieds que virtuellement, et c’est déjà bien assez.
 


Lundi 10 octobre 2016

Journal aléatoire #8

J’arrose l’orchidée qu’on m’a offerte samedi à la bibliothèque de Fougerolles du Plessis. Je l’ai déplacée. Plus près de la fenêtre. Elle aussi, elle aime regarder ce qu’il se passe dans la rue. Quasiment pas mis le nez dehors aujourd’hui. Juste le temps de respirer un peu l’air frais, observer les jets d’eau sur la Mayenne et prendre quelques murs de la ville en photo. Je crois que le dehors entre suffisamment en moi pour que je ne ressente pas le besoin d’aller à sa recherche. Le dehors vrai, mais aussi le dehors fictif qui m’habite, me submerge parfois. Je reste à l’écoute de l’un comme de l’autre. Nous avançons ensemble, et peu importe où cela mènera.
 


Dimanche 9 octobre 2016

Journal aléatoire #7

A peine une semaine et j’ai déjà mes habitudes ici. Mes repères.
Punaisé au-dessus de la table de "travail", un portrait signé SOFI. Pas tout à fait un portrait. Juste la partie supérieure d’un visage. Un regard. Probablement celui de Makenzy. En tout cas, ça lui ressemble. Le dessin était posé sur le manteau de la cheminée, quand je suis arrivée. Maintenant, il veille sur moi. Sophie, Makenzy. Des présences, un regard. Juste ce qu’il faut pour tempérer, par instant, la solitude dont j’ai besoin.
 


Samedi 8 octobre 2016

Journal aléatoire #6

Le samedi s’éteint doucement. Des petites lumières dans l’appartement, pas de plafonnier, je n’aime pas. Trop blafard, trop cru. Tout à l’heure, une jeune femme aux cheveux verts est passée dans la rue avec sa guitare. Elle jouait et chantait en marchant tranquillement. J’ai ouvert la fenêtre pour l’écouter. Pas longtemps. L’air est frais, ici. Hier soir, très tard, un type ivre s’est arrêté pour pisser au pied du château, puis il est reparti en tanguant dangereusement. Je regarde souvent par la fenêtre. Pas l’habitude d’une vie en centre ville. C’est étrange, amusant, inspirant. J’observe sans prendre part. Ça me suffit. La solitude n’est pas une maladie honteuse – ou quelque chose dans le genre, disait Thiéfaine. Pourtant, les gens trouvent ça triste, en général. Je ne me sens pas seule. Juste ce qu’il faut de contact humain. Et puis Mary et Franck me tiennent compagnie, me racontent leur histoire. Je les écoute, les écris. Un jour, peut-être, ils vivront leur vie de papier.
 


Vendredi 7 octobre 2016

Journal aléatoire #5

Des barrières ont été installées en fin de journée. Maintenant, je sais pourquoi. Ils déboulent dans la pente depuis la place de la Tremoille, en gilet fluos, une lampe accrochée au front, le martellement de leurs pas et les cris de ceux qui les encouragent. Il fait nuit. Je les observe par la fenêtre. Les coureurs en file indienne comme une longue guirlande cavalant au travers de la ville. Des voix dans un micro, quelque part, là-haut. Un brouhaha festif. J’ignore ce qui se trame, mais le spectacle est étrangement beau. Un fumeur accoudé à la fenêtre d'en face me fait signe. Je lui fais signe. Les choses sont douces et lumineuses. Je n’en demande pas plus.
 


Jeudi 6 octobre 2016

Journal aléatoire #4

Les jours défilent étrangement vite. Visite de Marianne Desroziers, une amie auteure, aujourd'hui. Une salade improvisée, la mozzarella qui colle aux doigts, le parquet de l'appartement qui grince, le ciel clément, les balades dans les pentes du vieux Laval et des discussions légères et profondes. L'ordinaire, ses douleurs et ses petites joies nous concernent tous, tu sais. Marianne m'a accompagnée à la bibliothèque pour préparer mon blabla de dimanche sur le thème "les livres et le rock". J'écoute Nick Cave. Impossible de ne pas penser à son gamin mort, tombé des falaises de Brighton. Je parlerai, ce week end, de son bouquin "La mort de Bunny Monroe" qui se passe également à Brigthon. Douleur au ventre. Parfois, je me demande ce qui nous pousse à inventer des histoires, à en écrire, alors qu'elles sont ici, partout, dans le terreau fertile de la réalité. Je vais retourner à mon roman, pourtant. Il y a des forces invisibles contre lesquelles il est difficile de lutter.
 


Mercredi 5 octobre 2016

Journal aléatoire #3

Un grand ciel bleu toute la journée. Je suis montée, pente raide depuis l'appartement, jusqu'à la place de la Tremoille, au dessus du château. Je cherchais la rue dans laquelle se trouve un bar clandestin où j'étais allée en avril dernier avec toute la bande du festival. Makenzy m'avait raccompagnée au milieu de la nuit jusqu'à l'hôtel, jalonnant le parcours de commentaires. "Une épicerie ouverte presque toute la nuit, ça te sera utile pendant la résidence ! Radio France Bleue où on te fera venir tôt, beaucoup trop tôt le matin pour te poser des questions parfois un peu cons... Un bar sympa, là, au bout de la rue. Tu te rappelleras?" Non, je ne me rappelle pas tout, sauf que cette nuit là était particulièrement douce et qu'elle semblait éternelle. Je n'ai pas retrouvé "Chez Valérie", le bar clando, mais un chat tigré est venu me caresser les chevilles. On a bavardé un moment en silence puis je suis rentrée, j'ai mis la musique un peu fort et ai repris le travail sur "Les voix". Le roman prend forme, semble un peu plus docile, me laisse le modeler, le sculpter. Il me hante aussi un peu. Les nuits sont courtes, mais je me fais réveiller en douceur le matin par les pigeons qui viennent cancaner sur le rebord de ma lucarne.
 


Mardi 4 octobre 2016

Journal aléatoire #2


 

C’est peut-être les deux étages sous mon plancher nouveau, les pentes de la ville, descendre là, monter ici. Oh, pas très vite, c’est le rythme qui me suit, pour une fois, pas le contraire. C’est peut-être les quelques mouettes égarées, même si la mer n’est pas tout près, ou le soleil qui entre en biais dans la grande pièce en fin de journée, la Mayenne qui coupe la cité en deux comme une artère paisiblement vitale. C’est peut-être le silence fait de mille petits bruits inconnus, la solitude douce, la musique à grand volume parfois dans le vide du vaste appartement. C’est peut-être moi qui penche, imperceptiblement, avec au creux du ventre la sensation que c’est du bon côté.

 


Lundi 3 octobre 2016

Journal aléatoire #1


 

Laval. Premier jour de résidence. Chercher les repères. Noyer les doutes dans un verre de thé. Me dire qu'étrangement, certains débuts coincident avec des fins. Me faire une raison. Rester aussi calme que possible dans la gueule de ma tempête personnelle. Fouiller les poches du temps pour y dénicher les surprises qu'il me réserve forcément. Ne pas chercher à accélérer le mouvement. Tout vient à point à qui sait apprendre de ses douleurs. Rue du Val de Mayenne. A deux pas, un pont, et l'eau qui coule toujours au-dessous. J'y crache mes aigreurs et repars plus légère. Au deuxième étage de l'immeuble vide, une lampe discète et un roman à finir d'écrire m'attendent.
 


Dimanche 2 octobre 2016

L'humeur du dimanche : Apnée


[Tu ne peux pas respirer - alors tu écris]

 


Samedi 1er octobre 2016

Soumettre à la liberté

Je ne donne pas corps
à mes rêves
je laisse les rêves
prendre possession
de mon corps

 


 

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