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Trying to occupy space

 



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Vieilleries

 


[Email]

 

marlene.tissot@gmail.com

 

[L'auteure]

Marlène TISSOT est venue au monde inopinément. A cherché un bon bout de temps avant de découvrir qu'il n'y avait pas de mode d'emploi. Sait dorénavant que c'est normal si elle n'y comprend rien à rien. Raconte des histoires depuis qu'elle a dix-ans-et-demi et capture des images depuis qu'elle a eu de quoi s'acheter un appareil. Ne croit en rien, surtout pas en elle, mais sait mettre un pied devant l'autre et se brosser les dents. Ecrira un jour l'odyssée du joueur de loto sur fond de crise monétaire (en trois mille vers) mais préfère pour l'instant se consacrer à des sujets un peu moins osés.

PS : J'ai aussi un petit oiseau bleu, pas du genre qui palpite dans la cage thoracique, mais du genre que je nourris assez peu, du genre qui fait un peu ce qu'il veut, il n'est pas dans une cage et les fils à la patte, c'est pas mon truc... N'empêche, j'ai un petit oiseau bleu.

 


 

[Bibliographie]

 

[Voir la liste complète ICI]

 

Voix sans issue

Ed. Au Diable Vauvert

 

 


Amnésies

Ed. La Boucherie Littéraire



 


J'ai peur de tout le monde

Ed. La Vachette Alternative


 


Un jour, j'ai pas dormi de la nuit

Ed. La Boucherie Littéraire


 


J'emmerde ... Encore

Ed. Gros Textes

 

 


Différente

Ed. 15K

Prix du livre audio France Culture


 


Lame de fond

Ed. La Boucherie Littéraire

 

 


 

Histoires (presque) vraies
Editions Pédalo Ivre

 

 


 

Le poids du monde
Editions Lunatique

Prix Livresse 2017


 


 

J'emmerde...

Editions Gros Textes

 

 


 

Sous les fleurs de la tapisserie

Editions Le Citron Gare

Illustrations de Somotho
Lauréat du prix du CoPo 2015

 

 


 

Mailles à l'envers
Editions Lunatique, collection Romans

Primé au festival Premier Roman de Laval
 


Sélectionné pour représenter la France au Festival Européen du premier roman à Kiel

 



Les choses ordinaires
Kiss My Ass Editions
 

 


 

Mes pieds nus dans tes vieux sabots bretons, collection 8pA6 de La Vachette Alternative


 


 

Nos parcelles de terrain très très vague, Éditions Asphodèle, Collection Minuscule

 

 


 

London Trip Diary, At Home Editions

 


disponible via

 


 


 

Celui qui préférait respirer le parfum des fleurs, collection 8pA6 de La Vachette Alternative

 



[Voir la bibliographie complète]
 



 

[Parutions en revue]

 

A la dérive - L'Angoisse - Borborygmes - Cabaret - Charogne - Chos'e - Coaltar - Cohue - Comme en poésie - Dissonances - Diptyque - Freak Wave - Interlope - Interruption - I.H.V - Katapulpe - L'Ampoule - L'Autobus - La Piscine - Le Chant du Monstre - Les Cahiers d'Adèle - Les tas de mots - Levure Littéraire - Mauvaise graine - Microbe - Magnapoets - Népenthès - Nouveaux Délits - Poésie/Première - Revue Squeeze - Traction Brabant - Trace écarT - Le Zaporogue 


 

[Participations]

 

CroutOthon - FPDV - Le Quotidien des Martyrisés - Les 807 -  Les Etats Civils - Les Histoires Noires - OnLit - Sistoeurs.net - Vents Contraires - Vous dites ? 
 



[Email]

 

marlene.tissot@gmail.com
 

[Marlène ailleurs]

 

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Sur DIYZines
Sur Vents Contraires

Sur On Lit

Sur Les Etats Civils
Sur Sistoeurs.net
Sur Fulgures.com

 


 

[Liens]


 

[Note]

 

Licence Creative Commons
Les textes et photos de Marlene Tissot sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 France.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à http://monnuage.free.fr

 

 

 

 

Jeudi 27 décembre 2018

La dinde de la farce

Faut exfolier la crainte
adoucir la peau des peurs
affiner la paroi
la rendre perméable

Facile de faire rimer langueur avec pudeur
les sentiments dans un bocal
bien hermétique
se taire

Attendre
toujours attendre
que ça vienne ou que ça cesse
attendre
et la patience, j’en ai sous le coude
on en a tous
ça nous tue
ça me tue parfois
et je vis en veille
alors viens
clique
fait bouger l’écran du ciel
aide moi à ne plus attendre

Les fleurs n’y peuvent rien
Elles crèvent
c’est comme ça
et nous aussi
on crève
sauf qu’on ne sait pas si
ni où
ni quand
on va repousser
on repousse les murs
qui sont plus rigides que nous
on tente de ne pas faner trop vite
faut que le cœur garde ses pétales
et les yeux leurs pistils
faut semer
pas se re-semer soi
juste balancer quelques graines
nourrir ce qui meurt
ici et ailleurs
balancer quelques graines dans le bec des humains
qui se bouffent la chair les uns les autres
au lieu de planer peinard
au-dessus des panneaux publicitaires
qui proposent deux télés pour le prix d’une
alors parfois j’espère
j'espère très fort que je serai fanée pour de bon
le jour où les écrans auront remplacé
tous les vrais paysages
par des fenêtre virtuelles

Je suis plus friable que fiable
amas de miette entre les doigts du monde
mais tu peux me faire confiance
je ne suis pas la dernière biscotte du paquet
je me tartine chaque matin
histoire de cacher, les creux, les bosses
je bosse dur pour garder l’air de rien

Chialer, je laisse ça aux autres
à ceux qui ne voient que la moitié vide du verre
moi, je sirote le reste
je picole la vie tant qu’elle est là
juste là
un jour après l’autre

Tu appuies
sur les touches du téléphone
de la télécommande
de l’ordinateur
mais jamais là où ça fait mal
faut pas faire de bruit
pas de vagues
juste une vague connexion
avec le monde
au travers d’un écran
la sécurité, c’est important hein !
ne pas se mouiller
ne pas touiller la merde
laisser chacun dans la sienne

Mais bordel, existe !
partout où tu peux
existe
ne te contente pas d’être en vie
sois envie

Parfois quand je tombe
ça ne se voit pas
j’ai appris à rester sur mes deux pieds
même quand tout s’écroule
j’appelle pas ça jouer la comédie
juste préserver

Puis parfois on se heurte
et ça ne veut pas dire qu’on se fait mal
juste qu’on se bouscule
tu me bouscules
me chamboules
t’en fais pas
même si je passe par-dessus bord
je sais nager
la vie, c’est pas la mort à boire
c’est quand
même la désobéissance
devient servile
que les choses se compliquent

Tout rouille
Ça grince
j’ai mal

mets de l’huile
cette vielle chanson que j’avais oubliée
mets de l’huile

Avec toi
je m’aventure
en territoire inconnu
un océan
une méditerraneéternelle
qu’importe la notion du temps
le futur n’a pas de prise sur le présent
soyons la soie
tissons nos soi
nos « soit, et alors ? »
du nous improbable
qu’importe

Le vendredi noir, c’est terminé
une télé offerte pour une télé achetée
et les parcs à sapins ont disparus
des parkings de supermarchés
moi, j’ai juste besoin
de pain, de vin et – non j’aime pas le Boursin
on est gavé de publicités malgré soi
je suis gavée d’avance
enceinte d’une dinde
farcie de plus ou moins bonnes intentions
huilée, la peau
épilée, plumée, dorée à point
on s’en fout !

Viens, on se dévore doucement
on se mord avec délicatesse
et on laisse la mort
à ceux qui ont oublié
ce que signifie
exister

 


Jeudi 29 novembre 2018

Bientôt en Provence

Voilà le programme ! Il y aura du feu, le soleil sera bleu comme une orange, on pourra rire et pleurer, viens !

 


Dimanche 25 novembre 2018

L'humeur du dimanche : Musicale, forcément

Après ces beaux moments de partages et rencontres au festivale Gratte-Monde, l'instant musique avec un de mes amis d'ici (et parce que je continue de peaufiner la série "Life is a Beatles' song")


[Kev Cassidy]

 


Jeudi 22 Novembre 2018

Festival Gratte-Monde

A partir de ce soir, je serai là. Clique sur l'image pour avoir le programme
Et viens, ce sera bien !

 


Jeudi 15 novembre 2018

Pétrifiés

On se rend compte
on cherche à se rendre des comptes
on se bagarre
contre soi et l’invisible
comme si c’était plus facile
de se faire la guerre
l’amour peut bien attendre, hein !
on le sait pertinemment
l’amour est patient
un peu con, lui aussi
pas mièvre, non
mais il ne connait pas l’urgence
ou alors, ce n’est pas la vraie
elle porte un masque, toujours
on porte un masque, par habitude
on se dit que c’est ainsi
la vie en société
je ne suis pas sociable
et t’as raison, parfois
c’est jouissif de faire la gueule
sans raison
de s’isoler pour chialer
même pour rien
on n’est pas une meute de loups
on est des bêtes qui ne savent plus
communiquer
on enfile un habit de béton et caillasse
un habit en coquilles de noix
ou perles de plastique
on fait du bruit à chaque pas
du bruit mais pas du sens
on reste creux ou dur
parce que c’est plus facile
on s’offre du vide les uns aux autres
ça coute rien
on s’offre rien et on attend tout
comme des cons
pétrifiés

 


Mardi 13 novembre 2018

Exister

T’as raison, c’est pas facile le quotidien
Pourtant, la vie n’est pas compliquée
Elle est là
Entre tes mains
Il y a juste la fatigue parfois
Ou la lassitude
Faut changer de latitude
Parvenir à atteindre d’autres horizons
Même quand on n’en a pas les moyens

Les moyens, c’est les médiocres
Et on l’est tous plus ou moins
Alors on baisse les yeux face aux monstres
Même ceux qui n’existent pas
Regarde : on est tranquille ici
Pas de quoi se plaindre
Et pourtant
On baisse les yeux et les bras
On baisse sa garde
On laisse le quotidien nous bouffer
Nous ronger jusqu’à l’os

C’est comme ça qu’on devient
Juste à moitié vivant, parce que
Pour l’être entier, faut regarder la bête
Lui tenir tête
Et on risque quoi au juste ?
On crèvera quand il sera l’heure
On sera responsable ou pas de sa propre mort
Mais pour l’instant on a du sang
Et de la viande sous la peau
Alors on se bat, il faut se battre
Avec tendresse et douceur
Se battre contre tout ce qui étouffe le cœur
Contre ce qui
Avec sa grosse main sale
Tente de nous contraindre au silence
Faut se battre
Et exister

 


Dimanche 11 novembre 2018

L'humeur du dimanche : la confiture et les cochons


 


Samedi 10 novembre 2018

Tais-moi

Modèle une réalité artificielle
avec ta bouche
collée à la mienne
oblige-moi au silence
fais taire ma langue
avec la tienne
je veux trop souvent
m’humilier
avant que d’autres le fassent
je sais trop bien
le mal que peuvent infliger
les mots
tais moi, s’il te plait
 


Vendredi 9 novembre 2018

Le champ des possibles

L’ivresse n’est qu’un colorant artificiel
je bois le bruit du vent qui balaie les étoiles
j’invente des puzzles pour redessiner les paysages

Ma retenue et ton étendue, on en fait quoi ?

Je laisse le silence tomber amoureux
de tous les mots qu’on ne prononcera jamais
compost de paroles pour nourrir le champ des possibles
 


Jeudi 8 novembre 2018

 Mot Barré #70

 


Mardi 6 novembre 2018

Drôme, chère Drôme

Ce soir, je serai à Romans-sur-Isère à la librairie des Cordeliers et demain soir à Chabeuil à la librairie L'Ecriture. Des rencontres, des lectures. Ce sera un peu de couleur dans les arbres de la poésie. Viens, ce sera bien! Et si tu veux plus d'infos, va voir sur ma page facebook, le réseau social où je parle peu mais où tout est dit.

 


Lundi 5 novembre 2018

J’avance

Je pense aux pierres qui roulent
sous mes pieds
je les écoute jouer délicatement
à essayer de me faire
tomber
ou juste me déstabiliser
ou, mieux encore, me rappeler
que je suis debout
j’avance
 


Dimanche 4 novembre 2018

L'humeur du dimanche : I'm the space invader

 


Samedi 3 Novembre 2018

Maintenant

Et la nuit tombe
comme une guillotine
sur ton cou tordu mais
pas aussi tordu que toi
La nuit tombe
dans le caniveau
sans la lune
sans un bruit
juste le cours de la pluie
en hausse permanente
elle abonde mais
on n’a pas de quoi se l’offrir
alors il faut laper avec pudeur
doucement la langue
doucement les mots
doucement la soif
on vit avec les saisons
on diminue comme les jours
c’est normal
ça fait même pas mal
tu le dis toi-même
on s’habitue
on s’habitue à tout
même au pire
même au pire de soi
ramasse tes dents
elles pourront te servir encore
et pas juste à mordre la poussière
on est vivant
même diminués on reste
vivants

 


Mercredi 18 octobre 2018

Epargner

On parle souvent du temps qu’on perd
Rarement de celui qu’on déniche
Qu’on retrouve planqué là
Dans la poche d’un vieux manteau
Ces petits instants qu’on avait mis de côté
Au cas ou
Et qu’on a fini par oublier à force de courir
Après les heures qui nous échappent

On parle souvent de ce qui nous manque
Rarement de tout ce dont on peut jouir

J’y pense parfois
Quand je regarde la vie dans les yeux
Comme si on allait devoir se dire adieu
Sans avoir été prévenu d’avance
Faut tout prévoir d’avance
Prévoir le pire, de préférence
Et ça bouffe l’espace du reste
Ce grand reste qu’on gaspille

Peut-être qu’on fonctionne comme les supermarchés
Les dates limites et le gaspillage en tonnes chaque soir

Ce matin, sur le quai de la gare
J’ai vu un homme jeter un sandwiche triangle
L’emballage plastique toujours scellé
Parfaitement intact
Il l’a juste balancé dans la poubelle
Et je n’ai pas trouvé la force de l’empêcher
Attraper son bras
Arrêter son geste

Parfois j’ai du mal à comprendre qu’on parvienne
Encore à vivre les uns avec les autres

C’est comme les sourires innocents
Des fois, tu penses à un truc et tu souris
Tu es dans la rue, tu croises un regard
Avec ton sourire toujours là
Et la personne en face détourne les yeux
Presque comme si tu l’agressais
Comme si c’était un délit de sourire
A un inconnu

Bien sûr, il y a des choses beaucoup plus graves
Mais peut-être que tout commence là

Dans le fait que même sans drame
On se fait la guerre
Une petite guerre froide
On tient l’autre à distance
Par précaution
Chacun protège son rien
Son petit royaume factice
Un palais des glaces où l’on ne perd que soi de vue

Peut-être qu’on ne regarde pas trop son reflet le matin
En se brossant les dents, parce qu’on se fait honte

Faut que ça dure trois minutes, le brossage de dents
Mais on en économise une au cas ou
On la met de côté et on n’en fait rien
On passe toute une vie à épargner par précaution
Pour finir par crever seul

 


Dimanche 14 octobre 2018

L'humeur du dimanche : Where is my mind ? Dans un nuage !


[Yang Cao, Painting]

 


Mercredi 19 septembre 2018

Avenant au contrat

Faut signer
En bas de la page
Hocher la tête
Se prendre pour – qui ?
Le cul comme une girouette
Le vent qui tourne et la marée
Noire
Qui monte qui monte qui monte
Comme la petite bête
Je me noie
Dans une masse humaine
Composée de chair
Mais pas de gens

Ces touchants touche-à-tout
Qui ne font qu’effleurer
La peau des sujets

Ce qui a le plus de gout
En moi
Se trouve
Au creux du ventre
Et t’as pas le droit d’y gouter
Alors – quoi ?
Je suis tarte
Presque périmée
Bradée au rayon date limite
Avec une étiquette collée aux fesses
Sauf que je ne suis pas à vendre
Je vais finir dans la benne à déchets
Il y aura peut-être des rats
Il y a toujours des rats
C’est pas leur faute à eux
Je veux dire, les animaux
Les pires sont ceux qui se déguisent
En humain

Faut signer là
Tant pis pour les petits caractères
Les lignes que t’as pas le temps de lire
C’est comme ça la vie
On ne peut pas tout prévoir
Heureusement !
 


Mardi 18 septembre 2018

Tendrement

La pulsion
L’impulsion
Cette douce brutalité qui nous habite
Clandestinement
Qui vandalise en silence et
Sans laisser de traces
Nous sommes des proies si faciles
Est-ce que la guerre est l’avenir de l’homme ?
Ou est-ce qu’on peut gagner tendrement ?
 


Mardi 4 septembre 2018

Le chemin des peaux

La nuit dans les fenêtres
celle qui vient du dedans, pas du ciel
qui donne envie de plonger haut et fort
sans se soucier de la chute
toute la nuit tomber tendrement du matelas
se faire des bleus et rire entre des bras
se relever avec douceur
et recommencer
recommencer de tomber
recommencer d’avancer sur le chemin doux
des peaux qui se rencontrent

 


Jeudi 30 août 2018

A l'ouest

Départ vers l'ouest, je suis à l'ouest, heureuse des rencontres à venir et retrouver l'odeur de ma Bretagne.
Si tu es dans le coin, viens ! Il y aura tant à voir. J'y serai, avec mes bouquins et des bagages de sourires.


 


Dimanche 26 août 2018

L'humeur du dimanche : sourire dans les décombres


 


Samedi 25 août 2018

Le bruit qui pense

Il y a des peurs à surmonter
On parle de voiture
D’accidents
De commun
De mortels
D’assurance
D’avenir
On surmonte sans rien escalader
En restant tapis là
Effrayés
On se planque sous sa frange
Sous un tas d’obligations
Sous un foutoir de règles
C’est la vie en société, on dit
Mais on s’en moque
Tout ce qu’on veut c’est la paix
Celle qu’on cherche en
Déambulant dans l’enfer du réel
Parce qu’on ne sait plus inventer
Parce que la fuite c’est mal, il paraît
Parce qu’il ne faut pas déborder de la case
Pas lâcher prise
Faire contre mauvaise fortune bon cœur
Parce qu’on est gavé de proverbes et
De pensées figées
Puis
Parfois on est joyeux
Follement
Comme le qui croit en tout ce qui n'existe pas
L’invisible est toujours plus soyeux
Que le poil de l’ordinaire
On le caresse, mais sans paroles
Pour pas briser le charme
Parce que de ce côté de l'imagination
Les mots sont juste du bruit qui pense

 


Vendredi 24 août 2018

Combien ça mesure

Meme les lieux deviennent abstraits
Comme des décors mal peints
Les lignes d’arrivée pourtant
Toujours tracées
On a hâte d’arriver
D’enlever ses chaussures
Ses talons
Cette petite hauteur fictive et rassurante
On a hâte de reprendre taille humaine
Même si on ne se rappelle plus vraiment
Combien ça mesure
Un humain
 


Mercredi 22 août 2018

A ta santé !

Un grand verre de jardin
L’odeur de feuilles froissées
De choses qu’on cache
Qu’on gâche parfois
Qu’on goûte un peu mieux avec
Le temps qui passe

Inspirer, expirer
Tendrement, lentement

Tout ce qui vit finit par pourrir
Nous aussi
Terreau pour fleurs de mots
On fane, c’est beau
Je me prépare doucement
Au changement des saisons de ma peau
 


Lundi 20 août 2018

J'emmerde la soif [pour un tome 3 peut-être]

On oublie souvent le plaisir
de boire la moitié
vide du verre

 


Dimanche 19 août 2018

L'humeur du dimanche : Rire souvent


 


Samedi 11 août 2018

Trop trop trop

D'abord, le Baz'art des mots à Hauterives puis Sète et Les Voix Vives puis Lorient et le festival Interceltique
Puis la parution de "J'ai peur de tout le monde" chez La Vachette Alternative, collection 8pA6
Puis le nouveau tome de J'emmerde chez Gros Textes Editions qui trace son petit chemin mine de rien
Mais surtout, le manque de temps pour des raisons pas toujours amusantes, hélas
Pourtant, je suis là, toujours, avec une petite persistance douce qui me mènera où elle le voudra
Alors, à bientôt !

 


Lundi 18 juin 2018

En photo, ça pourrait presque être beau

C’est marrant
Quand on y pense
Le lointain
Il peut être à la fois
Devant
Et derrière
Mais on ne sait pas toujours
De quel côté regarder
On balance les petites pudeurs dans
Le grand container
Et ça s’entasse
Ça s’entasse
C’est qu’ils ne passent pas souvent
Les éboueurs des sentiments
C’est que ça ne pèse pas lourd
Ces choses là
Ça ne prend pas trop de place
Le papier froissé d’une émotion
Surtout dans cette grande décharge
Qu’est devenu le monde
Alors on piétine la crasse
On piétine
Avec l’envie de s’y mettre
De déblayer
Mais on ne sait pas par où commencer
Y a trop de déchets
On ne peut plus les classer par taille
Pas même les encombrants
Trop lourds pour notre volonté molle
Et les montres continuent de couler
Une marée noire de temps perdu
Mine de rien, on pollue
A rejeter ainsi nos humeurs à la mer
On regarde les gens
Comme un paysage dévasté
Et c’est terrible, mais au bout d’un moment
On se dit
En photo, ça pourrait presque être beau


 


Dimanche 17 juin 2018

L'humeur du dimanche : un peu de sérieux, bordel !


Avec Elisabeth Granjon après nos lectures au Cabaret poétique (Le Périscope, Lyon)
Mais où se cache Gabriel de Richaud ?
C'est quand même vachement triste, la poésie, on ne va pas vous mentir...
Merci au chef d'orchestre, Frédérick Houdaer !
[Pola by Judith Wiart]

 


Samedi 16 juin 2018

J'emmerde ... encore

Voilà, la suite des "J'emmerde..." arrive enfin et j'en suis ravie !
Oui, c'était long, mais je suis lente. Ces petites phrases arrivent à l'improviste, je les note, les accumule, les trie. Et ça continuera tant que ça le voudra. Il y aura peut-être, dans quelques années, un "J'emmerde toujours", pourquoi pas ! De toute manière, l'avenir a l'allure d'une route de montagne en plein brouillard.

ISBN : 978-2-35082-379-9
88 pages au format 10 x 15,
6 € (+ 1 € de forfait port – quel que soit le nombre d’exemplaires commandés)

Commande à :
Gros Textes
Fontfourane
05380 Châteauroux-les-Alpes
(Chèques à l’ordre de Gros Textes)
 


Vendredi 15 juin 2018

Même pas me voir en peinture

Je suis une petite nature
Pas encore morte et
Le problème avec le provisoire
C’est qu’il dure
Toujours plus longtemps
Que prévu

 


Jeudi 14 juin 2018

La Terrasse

Avec un sommaire de dingue et des illustrations incroyables, le numéro 3 de la discrète mais indispensable revue La Terrasse parait comme un rayon de soleil à siroter ensemble, le plus nombreux possible, alors fonce! Réserve ta table, commande le papier.
"Revue de poésie hétéroclite et carrée ayant très envie d'être lue", comme elle se présente. Ne te fais pas prier, viens lire La Terrasse, et peu importe la couleur du ciel, elle te remuera les saisons intérieures.

Sommaire : Thomas Vinau, Rim Battal, Pierre Anselmet, Alexo Xenidis, Issia Bouhali, Coulon Cécile, Emanuel Campo, Lili Frikh, Christophe Bregaint, Marlene Tissot, Claude Favre, Jindra Kratochvil
Et les peintres : Alissa Thor, Cécile Arno, Arnaud Martin
8€ (+4€ de frais de port)
Pour plus d'info, voir ICI

 


Mardi 12 juin 2018

Nous dissoudre

Il ne pleut pas
Juste des accrocs
Dans le tissu noir du ciel
Faut recoudre les nuages
Leur donner plus de consistance
C’est ça le problème
Depuis pas mal de temps déjà
Tout manque de consistance
On machouille du chewing-gum
Pour éviter de dire des conneries
On ferme sa gueule de peur que…
On baisse les bras
Ça ne sert à rien brailler
On ne refera pas le monde
Alors on s’en contente tel qu’il est
On laisse des godasses inconnues
Piétiner nos petites carcasses minables
On se sent minable
On se tait
Un peu plus encore
Et on regarde le ciel
Avec rien caché derrière les nuages
Avec rien dans nos tripes
Avec juste du silence
Avec juste le vague espoir
Que les choses ne s’empirent pas
Bien qu’on ne lutte pas et
Il ne pleut pas
C’est déjà ça
Passé un moment
On sait très bien qu’à ce stade de lâcheté
La première pluie pourrait facilement
Nous dissoudre
Pour de bon

 


Dimanche 10 juin 2018

L'humeur du dimanche : Continuer, coûte que coûte

Image d'Annie Kurkdjian avec laquelle j'ai eu un immense plaisir à travailler
sur un numéro de la revue Voleur de feu et dont j'admire inconditionnellement
le travail !

 


Mardi 5 juin 2018

Les mots, les gestes

Je suis à vous dans un instant
Mais pas à vous vraiment
Bien entendu
Les mots, les gestes
Ceux qu’on pose puis
Qu’on retire
En équilibre
Acrobates
Je ne suis pas proche
Ni loin non plus
Des gens
Avec qui je partage
Ce je ne sais quoi
La vie sans doute
Parce qu’elle est là
Comme un cadeau
Empoisonné parfois
On fait avec
On fait pas grand-chose
On est perdu
Loin proche
Ensemble mais jamais
Tout à fait
C’est pas qu’on ne veuille pas
Enfin, pour certains
Juste que je vois bien
Les uns, les autres
Les trop, les pas assez
Les qui se soucient du monde
Les qui veulent qu’on leur foute la paix
Les qui hurlent au loup
A la lune
A l’amour
A la gloire
Et qui ne se rendent pas compte
Qu’on ne hurle qu’à soi-même
Parce qu’il n’y a rien d’autre
Que des mots
Des gestes
Qu’on pose
Puis qu’on retire
Faute de savoir s’y prendre
Avec ce qui nous habite
On a honte ou peur
On se croit trop fort ou
On ne se sent pas à la hauteur
On ne comprend pas bien
Ce qu’il se passe
Et le monde est si vaste
Des fois je me dis qu’on nage
Pendant des mois
Dans le bonheur
Du ventre de sa mère puis
En naissant
En venant à la vie
On ne sait plus que
Se noyer dans soi-même
Du premier cri
Au dernier souffle
Alors qu’il suffirait sans doute
D’un mot
Un geste
Posé
Sans intention
De le retirer

 


Lundi 4 juin 2018

Les fleurs et David

Des fois j’aimerais m’appeler Violette
Juste pour toi peut-être
Ou un autre nom de fleur
Mais pas Rose
Rose c’était ma grand-mère et
Il n’y en aura qu’une comme elle
Pas Iris non plus
C’est beau, mais ça ne sent rien, les iris
Des fois je me souviens qu’on m’a appelé
David
Un peu trop longtemps
Après ma naissance
Après que tout le monde avait pu vérifier
Que je n’étais pas équipée
Pour ce prénom
Mais ça faisait neuf mois qu’ils disaient
David
Alors ç’a été dur pour eux
Comme une déception
Ou une surprise
J’ai jamais su
Jamais demandé non plus
Des fois j’aime bien être David
Je joue à rouler des mécaniques
Le regard guerrier
Je me gratte les couilles
Et j’oublie qui je suis
Ça tombe bien
Je ne l’ai jamais vraiment su
Tu me diras :
Les fleurs non plus n’en savent rien
Elles sont ce qu’elles sont et
Se moquent du reste
Je voudrais bien y arriver aussi
Ou juste laisser fondre Violette
Comme un bonbon dans ta bouche


 


Dimanche 3 juin 2018

L'humeur du dimanche : Find some new energy

 


Samedi 2 juin 2018

Saturday night ferveur

Les soirées filles, tu connais, bien sûr
On picole, on rigole, on se fait chier parfois
Sophie me demande
Et toi, en trois semaines, tu as perdu combien ?
Je lui réponds
Sans être sûre de comprendre la question
J’ai perdu 3 semaines
Elle fronce les sourcils
Comment tu as fait ?
Je hausse les épaules
Facile : J’ai rien glandé !
Elle rit sans piger
C’est reposant, les soirées filles parfois
Puis les mecs ne sont là que virtuellement
Et je n’arrive toujours pas à décider si
C’est mieux ou pire
Mais en tout cas, l’absence
Ça laisse place à l’imagination
Et franchement
Julien est plus agréable dans mes pensées
Où en général il ferme sa grande gueule
Se contente de sa belle gueule
On ne peut pas tout avoir!
D'ailleurs Julie prétend qu’il a une petite bite
Quand bien même Nathalie affirme le contraire
Je m’en fous
C’est juste son sourire qui me plait
Avec ses yeux qui brillent
Surtout quand il se tait
Et puis les bites
C’est pas forcément ma tasse de thé
Enfin façon de parler
Je vais pas le dire aux filles, sinon
Elles ne m’inviteraient plus aux soirées
Et je perdrais une bonne occasion de me décontracter

 


Jeudi 31 mai 2018

J'emmerde... Encore

Parce qu'un nouveau recueil de "J'emmerde..." va voir le jour bientôt (toujours chez Gros Textes éditions, et aussi histoire de prendre le sea, sex and sun à rebrousse poil, je t'en colle un petit nouveau pour l'apéro !
 

J’emmerde le calibrage

Bientôt
Même les plantes grasses
Seront forcées de se mettre au régime

 


Mardi 29 mai 2018

Assistante de direction vs direction assistée

Les femmes-enfants sont
moins naïves qu’on ne le pense
et les femmes faciles plus
compliquées qu’on ne l’imagine
 

 


Dimanche 27 mai 2018

L'humeur du dimanche : Et bien dansez maintenant


[Photo : Tom Stoddart]
 


Vendredi 25 mai 2018

Lecture

Rouvrir une plaie comme un livre
Relire les maux en braille
Ne toujours pas les comprendre
 


Mercredi 23 mai 2018

Rêver vraiment

Je mets mes rêves en commun
Avec les tiens
Une grosse cagnotte
Parce que toi, tu sais et
Tu vas chercher à me rectifier le tir
Me balancer ce petit soupire
Qui dira en silence
Arrête avec ton utopie à la con
On fera des économies de temps
Et je te laisserai m’embrasser
Parce que c’est comme ça l’amour
Au début ça rend lâche
Puis après ça rend con
C’est pour ces raisons, tu vois
Que je raconte des histoires
Pour cacher que l’amour, je l’ai perdu de vue
Ou bien inversement
Mais en tout cas, je m’en méfie
Je me freine vers toi
Pour lutter contre le trop vite
Qui me palpite la cage
Le fonctionnement des aimants, je connais
Et je ne suis pas de fer
J’emmerde la polarisation
L’attraction-répulsion
Le métal hurlant ne m’effraie pas
La maladresse des silences non plus
Au contraire
Et c’est dans ces silences-là
Justement
Que j’ai envie de mettre
Mes rêves en commun avec les tiens
Des rêves lucides, évidemment
Parce que, tu le sais bien
Je ne dors pas assez pour être capable
De rêver vraiment

 


Lundi 21 mai 2018

Mot barré #69

 


Dimanche 20 mai 2018

L'humeur du dimanche : Are you ready ?


[Lyon, Photo Sarah Tatooille]

 


Vendredi 18 mai 2018

Elue produit de l’année

Le jour où
La poésie sera
Elue produit de l’année
Je ne sais pas trop
Au juste
Qui aura gagné
Ni ce qu'on aura perdu

 


Mercredi 16 mai 2018

Je comprends rien, c’est bien

Certains soirs
L’ombre devrait insister davantage
Ne pas se laisser voler la vedette
Par le premier doigt posé
Sur un interrupteur

Certaines nuits
On regarde le ciel
Depuis le haut d’un immeuble
Dans une chambre inconnue
On guette le bruit du parquet
On essaie de se faire tout petit
On est tout petit

Certains matins, c’est mieux
Quand il ne se passe rien de grandiose
Non, les blancs au milieu des conversations
Ne sont pas toujours des vides, des creux
Ils murmurent ce que les mots
Pourraient salir ou
Déformer

Certains jours, je ne comprends rien
A ce qu’il se passe dans mon foutoir cérébral
Et c’est très bien ainsi

 


Mardi 15 mai 2018

J'ai peur de tout le monde

Un extrait d'une petite chose qui paraitra peut-être dans la série 8pA6 chez -36° éditions.
En 2010, ils avaient publié mon "Celui qui préférait respirer le parfum des fleurs" (un hommage à Elliott Smith) puis en 2011 "Mes pieds nus dans tes vieux sabots breton" (qui annonçait les prémices de "Lame de fond")
Je suis très heureuse de ces retrouvailles avec cette belle petite maison d'éditions Suisse (merci à Martin Laquet de m'avoir transmis des nouvelles de Laurent, et merci à Laurent d'avoir demandé à Martin de me faire un coucou)

J’ai peur de tout le monde

Des troupeaux de questions piétinent
Les champs de bonnes intentions
Morceaux choisis de vies futures
Eclats de fuites dans le rétroviseur
Encastrés dans un bout de ciel
Du fragment
Toujours du fragment
Qu’on nous vend comme un futur objet
Avec le plan de montage
Détaillé mais incompréhensible
Il manque toujours une vis quelque part

J’ai peur de tout le monde

Parler, je laisse ça aux autres
C’est trop violent
Trop immédiat
Et puis
Si je ne dis rien
C’est pour mieux t’écouter, mon enfant
C’est pour mieux te manger du dedans
Dévorer tes aveux
Utiliser tes propres mots contre toi
Non, tu vois
Le silence lui non plus n’est pas toujours
Si innocent qu’on le croit

J’ai peur de tout le monde

Les moments donnés ne sont pas offerts
Ils coutent le prix d’un pas de côté
D’un mot plus haut que l’autre
Ils éloignent
Nous plongent dans un bain de sans
Et tôt ou tard
Faudra bien rembourser la distance

J’ai passé le contrôle technique médical
Tout va bien dans ma viande, enfin !
Les râbles sont solides
Les jambons pas trop gras
Les côtes prêtes à se laisser trancher
Tout va bien dans ma viande
Le mal est eradiqué ou presque
Je suis encore consommable
Mais

J’ai peur de tout le monde

 


Lundi 14 mai 2018

L'ampoule

Sortie le 15 juin, à ne pas manquer !


 


Samedi 13 mai 2018

J’emmerde le silence [new]

Mes histoires
sont des voix
sans issue
 


Jeudi 11 mai 2018

C'était beau c'était chouette

Merci à tou-te-s, Patrick, Antoine, l'équipe technique, les copains qui disaient leurs mots forts-beaux-drôles-touchants, les copains qui prêtent une chambre, les gens venus écouter dans un Lyon étrangement vide entre deux ponts. On était là, nombreux, ensemble. C'était bon!


[Plus d'images ]
 


Mardi 9 mai 2018

Demain, viens !


Mardi 1er mai 2018

Différente

Voilà, en guise de brin de muguet, pas forcément gai mais à la fin légère, une nouvelle en version audio avec la magistrale interprétation de Margot Charôn que j'ai ententue et vue à l'oeuvre plusieurs fois, parue ce jour aux éditions 15K. Et pour connaitre des amoureux de littérature n'ayant pas la possibilité de lire, je ne peux qu'encourager les maisons d'édition qui osent l'audio (trop rares dans nos contrées, hélas)


Vendredi 13 avril 2018

L'attente
 

Cours, cours toujours...
L'attente (plus ou moins tranquille, plus ou moins ce foutu hurry up du quotidien qui nous bouffe) c'est le thème du n°6 de l'incontournable Revue Métèque.

La voilà ! Dans la belle crudité de son noir et blanc. Un thème en contre pied, ou en pied de nez ? Va savoir. Les urgences se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Les lassitudes non plus.

Nous ne sommes que des uns et des autres, aussi semblables que différents. Et les pages ici parlent de toi-moi-nous. Une entité qu'on réfute par pudeur ou prétention. Il n'empêche que... L'attente nous concerne tous.

Ce n'est peut-être qu'un doigt dans le nez ou un sourire doucement teinté d'ironie jeté à la face du monde, mine de rien. Sans feu d'artifice, sans artifice, juste le feu des voix qui s'expriment là, entre les pages. Mais ça vaut le détour, crois moi !

Plus d'info ICI

 


Jeudi 5 avril 2018

Mots barrés #68


Lundi 2 avril 2018

Chanter l’eau en vain

Y a pas que dans l’eau qu’on peut se noyer
Ça va bien cinq minutes de tout classer dans
Les pertes et profits
Aller, vas-y
Eprouve que tu existes
Viens
On s’emmêle les pinceaux
On se mélange les couleurs
On s’étale en silence
Sur la toile des jours
Il n’y a pas que dans les musées
Qu’il ne se passe rien de bruyant
Regarde
Dans les hypermarchés
Au milieu de la chaussée
Les chiens rouillés
Le contrejour rose
Les laveries automatiques d’argent sale
Le cimetière des éléments
Allez
Osons
Dessiner une
Moustache sur le paysage
Rire
Au nez et la barbe
De l’amour qui s’achète
Et des boules à facettes
Votons pour la privatisation du nichon
Le silicone c’est plus durable
Tant pis pour le marteau et les beaux cils
Les traces de rue sur les gencives
On plante les dents dans le bitume
Des pieds et des mains partout
Je marche, tu marches
Nous fabriquons
Ils bouffent
Tout
Mais tant qu’on sait nager
Il nous reste le plaisir de
Changer l’eau en vain

 


Dimanche 1er avril 2018

L'humeur du dimanche : Quand la fin est un commencement


[Image : Personal Message, by Michael Dumontier and Neil Farber]

 


Samedi 31 mars 2018

Mots barrés #67


 


Vendredi 30 mars 2018

London Calling
 

The Spring 2018 issue of Poetry London offers new and exciting work from Selima Hill, Natalie Shapero, Leontia Flynn, Jane Yeh, Tara Bergin, Fiona Benson, and introduces Hieu Minh Nguyen with a brilliant long poem. This issue also presents poetry from the talented emerging voices of Mary Jean Chan, Emma Jeremy, Isla Anderson and Sarah Fletcher, alongside wonderful new translations of Kim Kyung Ju, Lieke Marsman, and Marlene Tissot.

Et voilà! Quelques extraits de "Last stop before insomnia", les traductions de mes insomnies par Anna Jackson, sont dans cette splendide revue et ça me fait un plaisir fou.

Pour en découvrir plus à propos de la revue, c'est par ici:
Poetry London


Lundi 26 mars 2018

Stratégie

Il y a des matins où on est
Plus défait que son lit
Mais quand demain ressemblera étrangement à hier et
Quand tout le monde tournera en rond sans le savoir
Il sera temps d’utiliser la stratégie de l’oblique
Pour ne plus confondre
L’action abandonnée avec la lâcheté de
La défaite anticipée
 

 


Dimanche 25 mars 2018

L'humeur du dimanche : laisser la patisserie à d'autres

 


Lundi 19 mars 2018

Dans le bleu des yeux

Balancer tout le bordel dans l’essoreuse
Suspendre les nuages au fil à linge
Demain peut-être, le ciel fera comme moi
Il ravalera ses larmes
 


Dimanche 18 mars 2018

L'humeur du dimanche : Dans le sens du vent


[Image : Didier Duyats et son correcteur d'orthographe ]

 


Jeudi 15 mars 2018

Demain à Lyon

Ce sera une chouette soirée, viens !

 


Mercredi 14 mars 2018

Dans ma boite

Ils sont arrivés il y a peu, depuis la Nouvelle-Zélande. Les exemplaires de ma première traduction grâce à Anna Jackson et Geneviève Chevallier, parue chez Seraph Press. Une belle rencontre, de chouettes heures passées ensemble à Aix-en_Provence, des questions et des éclats de rire. Un court recueil avec dedans, entre autre, cinq textes de la série des Insomnies dont l'intégrale paraitra en francais dans les mois qui viennent. J'en reparlerai quand ce sera le moment.

 


Lundi 12 mars 2018

On fait l’arbre

La première fois que je suis morte
Je n’étais pas encore vivante
Mais déjà invincible, un peu
Alors tu vois, maintenant c’est facile
De ne plus avoir peur
Je fais comme les arbres
Debout
Je reste plantée là
Je pousse
Quelques soupirs
Et on aurait dit que ce bruit
C’était rien que le vent
Tout le monde s’en fout, du vent
T’inquiète pas
Ce qu’il dit ne pourra jamais
Etre retenu contre toi

La première fois que je suis morte
Je voulais pas vraiment vivre
Et je ne sais toujours pas si j’y arrive
Je respire comme le vent
En rafales plus ou moins aléatoires
Et ça n’empêche rien
Un peu comme si on ne servait à rien
C’est rassurant
On dit les nuages ou les rayons de soleil
On dit la météo qui ment si professionnellement
C’est comme ça
Même les infections savent être opportunistes
J’invente pas, les docteurs le disent
Y a des paroles contre lesquelles
On ne peut pas lutter
Alors on fait l’arbre
On reste planté là
A écouter les oiseaux qui nous chantent
Dans les branches

 


Dimanche 11 mars 2018

L'humeur du dimanche : Faire face


[Source image tumblr  El Lagarto]

 


Samedi 10 mars 2018

Avignon


[Photos Marlene T. et spéciale dédicace à Isabelle Alentour qui sait pourquoi]

 


Vendredi 9 mars 2018

La légèreté des baudruches

Les jolies petites décos en céramique
Les vieilles photos qui ne signifient plus rien
Le confort d’une tasse de thé
Tu crois qu’on le range comment, hein
Son désordre intérieur ?
A coups de décors chargés de souvenirs ?
Se noyer, c’est pas grave, tu sais
Parce que les poissons
Se mettent à te causer
Et tu te mets à buller
Juste histoire d’imiter leur langage
Entretenir la conversation
Parler pour ne rien dire, c’est reposant
Alors on plonge
Ou on se laisse couler mais
C’est du pareil au même
Est-ce qu’il y a une échelle
Qui indique quand on a touché le fond ?
Est-ce qu’il y a une échelle
Qui permet de mesurer
Les sommets qu’on serait capable
D’atteindre si on était
Assez sûr de soi ?
Est-ce qu’il y a une échelle sociale
Aux barreaux assez rouillés
Pour que personne n’ait envie de la gravir ?
Est-ce que la hauteur
Quelle qu’elle soit
A une réelle importance ?
Y a pas que l’ascension qui compte
De toute manière
J’ai toujours préféré la profondeur
Des océans à
La légèreté des baudruches

 


Mardi 6 mars 2018

Avignon, puis Lyon, puis...

Jeudi 8 mars, à la Maison de la poésie d'Avignon

Vendredi 16 mars, aux Ateliers Terreaux de Lyon

Puis, bientôt, je joue à domicile, presque confidentiellement... Juste quelques mots entre autres lectures poétiques. Et si "l'ardeur", c'est pas mon truc, le printemps, j'avoue j'aime bien. Surtout quand il me bourgeonne dans la tête et me déracine un peu les pieds. Aller, viens, on va fleurir ensemble en attendant de faner.

 


Lundi 5 mars 2018

Les guillemets

La caisse primaire d’assurance maladie d’amour
Est en déficit budgétaire
C’est pas sa faute
C’est juste qu’aimer devient un mot grossier
A utiliser entre guillemets
Le petit signe avec les doigts en crochets
Comme dans les films américains
Les baisers sans la langue
Comme dans les films américains
Ce genre de vie où il faut juste baiser
Et j’ai rien contre, hein !
Tu fais ce que tu veux
Je fais ce que je peux
Mais les bras et la langue, ça devient quoi ?
T’inquiète pas, je pose des questions
Sans attendre de réponse
Jamais
C’est juste que, tu vois
J’ai tenu des mains
Ou plutôt, il a tenu les miennes, pour les réchauffer
Un gars qu’était à la rue
Alfred
On a parlé longtemps et il m’a demandé
Pourquoi j’avais froid
J’ai répondu
Parce que j’ai la chance d’avoir assez chaud en général
Il était là, avec son foutoir indispensable
Intelligent et beau dans sa détresse abimée
Il n’a rien demandé
J’aurais voulu pouvoir lui donner
Savoir l’embrasser
Pas avec ma langue
Juste avec mes bras
Mais j’ai pas osé
En partant, je lui ai souhaité bonne nuit
Avec des guillemets à la con
Comme dans un scénario pourri
Puis je suis rentrée me coucher
Mon froid dedans plein le ventre
Son froid dehors la rue autour du corps
J’ai pas dormi
Je savais que je ne pourrais jamais
De rêver assez fort pour le réchauffer

 


Dimanche 4 mars 2018

L'humeur du dimanche : Détachée


[Image: Gervasio Troche]

 


Jeudi 1er mars 2018

Cadeau Bonux

Les doctrines constitutionnelles
Et l’huile de foie de morue
C’est du pareil au même
De la poudre aux yeux et
Moi, tu vois, on m’a longtemps dit que j’avais
Les yeux de Paul Newman
Pourtant c’est pas mon père
Et mon père, je ne sais même pas
Ce que voient ses yeux
Il est là, mais il est loin
Des fois, c’est comme ça
On est chargé
On pèse trop lourd pour soi
Alors on se laisse tomber

On se laisse tomber

Et tu sais bien que
Dans ces cas-là, y a personne
Pour ramasser les miettes
On les balaie là
Dans un recoin
Sous le tapis du cœur
C’est facile, tu vois
Les miettes et les sentiments
Ça se planque n’importe où
On se dit "c’est comme ça et puis c’est tout"
End of the story
Sauf que l’histoire
Elle meurt moins facilement que toi et moi
Il reste des traces
Au fond de la culotte du monde
Et Bonux ne fait plus de cadeau
La surprise, c’est à toi de l’inventer
De l’attraper au vol
Quand le courant d’air
Laisse la poudre de lessive
Se dissoudre pour s’occuper du reste

 


Mardi 27 février 2018

La comédie humaine

Ce qui devait arriver n’arriva point
Parce que rien n’est gravé
Dans le gâteau marbré et
Quand la tempête s’estompe
On se demande parfois
Si c’est du bonheur ou
Juste de l’apaisement
Un instant tendre entre soi et soi
Après une nuit blanche
J’observe le crépuscule du rien
Genre lever de soleil sur un
Vide intérieur
Comme un appart’ à repeindre
Sauf que, tu vois
Tu n’as pas les pinceaux
Sauf que les murs t’échappent
Sans que tu ne puisses leur échapper
Et tu es là
Portes verrouillées
Fenêtres fermées et
Il fait nuit sous le ciel blanc
Alors tu vas devoir
Une fois encore
Mentir et sourire et jouer ton rôle
Sans les outils et
Tant pis si le costume n’est pas à ta taille
Faudra bomber le torse
Enfler le biceps
Parfois on se rassure comme on peut
En se collant une étiquette de toute puissance
Sur le front
En se prenant pour des dieux
Des maîtres
Et, comme eux, on ne réalise pas
Qu’on n’est maître rien
Que tout n’est qu’illusion
Que trop de détails nous étouffent
Nous rendent aveugles
Puis c’est l’heure de diner
On a faim ou pas
Froid ou pas
De quoi faire ou pas
On est malade ou pas
On est vivant probablement
On n’en sait rien
Passé un certain stade
On n’ose même plus
Se poser la question


 


Mercredi 21 février 2018

Le regard de l’autre

Tout le monde est pressé
Tout le monde est en retard
Et c’est la faute de la correspondance
Du chauffeur de bus
De la caissière
Du con qui s’est jeté sous le métro
De la petite Isabelle qui attend sa maman
A l’accueil du magasin
C’est pas la faute du système, non
Personne n’ose le prétendre
C’est celle de quelqu’un, forcément
Et c’est rassurant
Quand on y pense
D’accuser quelqu’un
Un être humain
Comme toi et moi
Même si on porte un badge sur la poitrine
Qui indique son prénom
Pour rappeler aux autres
Et à soi, aussi
Qu’on n’est pas encore tout à fait
Une machine
Dans le doute, on balance
Son CV, histoire de prouver que
La vérité, elle est imprimée là
Noir sur blanc
Et tu verras
Tout va bien se passer
On se dit que les métaphores
C’est comme un épisode de série télé
Ça finit toujours bien
Les gentils triomphent
Les méchants sont punis
Tout doit être simple
C’est ça qui compte
Garder les choses à un niveau
Compréhensible
Alors on métaphore juste un peu plus ras
Que les paquerettes
On se dit, c’est superfétatoire, les mots
Ça sert à écrire des dialogues
Qui donnent de l’importance
En laquelle on ne croit pas
On se crée un personnage
On se tient à distance
Ça met en colère
Ça fait déprimer
Ça crée des érections
Mais on n’oublie jamais
Les écrans de surveillance
Et même quand on baise, on pense à
Des caméras
On pense au public
Faut faire ça bien, gracieux, appétissant
On pense qu’on n’est rien d’autre que des comédiens
On est des gens qui se prennent pour
Des acteurs dans une super production
Mais personne ne regarde
Personne ne voit
On est seul
On est vivant
Ordinaire, mais vivant
Et on baise mal
Si on veut
Et on échoue
Et on se relève
Si on peut
Tout ça en pensant
Sans jamais oser l’avouer
Au regard de l’autre
Comme s’il n’y avait rien
De plus important

 


Mardi 20 février 2018

DUOS

Le Printemps des poètes a choisi pour 2018 le thème de l’ardeur. A cette occasion la Maison de la poésie Rhône-Alpes publie l’anthologie DUOS préparée par Lydia Padellec (choix des textes, biographies, préface).

Cet ouvrage est le 59e numéro de la revue de création Bacchanales. Il réunit 118 poètes, 59 femmes et 59 hommes en regard, ensemble. Leurs langues inventives, rebelles ou en symbiose avec le paysage, dans l’espace d’une page, se confrontent à la nature, au vivant, à l’environnement, au travail, à la civilisation numérique, à la violence, aux ravages de la guerre et des dominations.
 

C'est cool, il parait que je suis jeune! Quoi qu'il en soit, mille mercis à Lydia pour la persévérence, et à La Maison de la poésie Rhône Alpes pour donner vie à ce projet
 


Lundi 19 février 2018

J’emmerde la cacophonie

Parfois, je parle juste
Pour éviter que ce soit trop
Bruyant dans ma tête
 


Dimanche 18 février 2018

L'humeur du dimanche : Les nuages roses du Luberon

Y a pas de photos du ciel là-bas. J'avais pas le matos à part ma mémoire. Mais après un samedi pluvieux côté climat, lumineux côté humain, reste cette image de fin de jour, juste avant le couchant, quand la pause entre les lectures nous a réunis dans la cour du chateau de la Tour d'Aigues pour une séance façon " T'as vu ces couleurs, bordel ! "
Des nuages bordés de rose et c'était doux, cette petite naïveté, ce lent moment avec un gout de vrai. Non, la poésie n'est pas qu'un jeu calculé avec les mots. Oui je suis parfois contradictoire dans ce que j'écris/dis/pense. Je ne suis pas la seule (heureusement) et c'est pas une posture. L'humain est contradictoire. Et c'est aussi ce qui le rend vrai, imprévisible, comme le ciel. Je préfère le faussement simple au simplement faux. Il y avait là des faillibles, des lumineux, des fragiles, des fausses brutes, des quasi imperfectibles tout en humilité, ce week end dans le Luberon. En tout cas, il y avait une fichue belle dose de gens sans masque, sans costume de superhéros, et bon sang, ça fait un bien fou !


[Photos Antoine LNP]

 

 


Jeudi 15 février 2018

Ceci et Là-bas, à lire, à écouter

Sortie prévue en mars, n°6 de la superbe revue Métèque!


Et samedi (oui, celui qui arrive, le 17 février) je serai au château de La Tour d'Aigues pour le troisième parcours poétique de la saison Poésie Nomade en Provence.

 


Mercredi 14 février 2018

Je déneige l’allée entre ma tête et mon cœur

Le miroir n’a rien à dire
Il ne te parle que de toi
Et c’est suffisant parfois, une image
Surtout quand on s’entend mal avec soi

L’espoir en pack de six
Qui parvient à peine à t’enivrer
Même si la gueule de bois revient
Inlassablement à chaque sonnerie de réveil

Je déneige l’allée entre ma tête et mon cœur
L’inadmissible, c’est comme le verglas
On se casse la gueule dessus

Faut laisser la bête en soi s’exprimer un peu
Sans ça, quoi qu’on fasse
C’est juste de la technique
C’est juste pour faire joli

Ces petits éclats de lumière parfois
Qui donnent un contour à la pénombre
Sans parvenir à la faire disparaitre

On t’impose, on te propose
Et tu n’oses plus poser le pied
Qu’au bord de la falaise
Espérant presque déraper
Pour éviter le choix ou l’injonction

Est-ce que tes économies sont viables ?
Est-ce que les informations sont fiables ?
Allocutions
Cooptation
Copulation
Tout ça, c’est juste des rimes à la con

La survie de l’espèce humaine
Dépend avant tout de sa soumission
Même les pigeons l’ont compris plus vite que nous
Alors la beauté du geste, mon cul !
Même la pornographie n’y arrive pas
Tout est calibré, chronométré

Il y a des choses évidentes qu’on ne voit plus
Tu as remarqué, par exemple
Que la neige tombe plus lentement que la pluie
Sans même faire de bruit
Et pourtant, on en parle davantage
Faut-il en tirer des conclusions ?

 


Dimanche 11 février 2018

L'humeur du dimanche : Apprendre à être convaincant


[Photo trouvée quelque part sur internet]

 


Samedi 10 février 2018


Le poids des mots tus

La pulsion est séduisante
Mais le doigt dans l’engrenage
Ça fait mal au bout d’un moment
Faut trouver la limite
Tout est toujours une histoire
De limite
Pas étonnant qu’on étouffe
Parfois je fais mal la différence entre
La délicatesse froide
Et cruauté tendre qu’on m’offre
Dis, c’est comment qu’on aime ?
La bêtise est futée, rapide
Elle prend toujours de l’avance sur nous
Elle nous attend au tournant
Nous emprisonne dans ses filets, et
C’est pas si facile de lutter
Faut pousser les parois autour
Faut lutter
Se rappeler que
Toutes les richesses valent rarement
Leur pesant d’or
Mais va savoir si donner de la douceur
De l’affection
Un peu de toutes ces choses sur les quelles
On peut coller des mots sans jamais parvenir
Vraiment
A les définir
Ça rapporte plus chaud que l’hypocrisie ?
Je pense au mépris froid du premier pied
En dehors du lit le matin
A la vanité enflée des poches sous les yeux au réveil
Aux maquillages
Aux artifices
On ne ressemble à rien quand on enfile
Pour faire joli
Une robe de fausse humilité
Suffit parfois de sourire au grand ordinaire
Sans rien attendre
Et lui dire bonjour, tout simplement
Pour étouffer un peu la flamme du sortilège
De toute manière, j’ai toujours préféré
La pénombre aux néons
Et chaque vérité a besoin
De son espace de mensonge
Pour oser s’exprimer librement

 


Vendredi 9 février 2018

Merci !

C'est comme ça, le mot est trop petit, mais on ne trouve que lui, parce que l'humain est ainsi fait, parfois. Ces prétendues immenses capacités qu'il affiche face au reste de l'univers vivant. Sa manière de ne savoir l'exprimer qu'avec le lexique dont il dispose. Alors je fais avec ce que j'ai, ce qu'on m'a transmis, ce que je suis. Et je murmure un gigantesque merci à Georges Guillain, au Prix des découvreurs, aux professeurs et aux lycéens lumineux de pudeur et d'énergie à la fois que j'ai rencontré à Calais et Boulogne-sur-Mer. J'ai pas vu la mer, mais ces deux jours furent nourris de merveilleux échanges. De ce genre d'instants qui énergisent et apaisent à la fois. Qui permettent de se dire que rien n'est terminé, jamais, et que tant que nous sauront partager, ne serait-ce que de l'infime, alors tout n'est pas perdu, tout reste est possible. Y croire, c'est laisser une porte entrouverte pour la petite lumière qui rassure, c'est une oreille offerte, un sourire, du temps jamais inutilement perdu, une épaule bienveillante. Je l'ai dit et oui, j'ose le penser : la poésie ne sauvera pas le monde, mais je sais qu'elle peut aider. Elle l'a fait, elle le prouve sans relâche, et elle continuera !


[Photos Georges Guillain]

 


Mercredi 7 février 2018

K2R version 2.0

Et si nous n’étions que des mythes
Jamais vraiment héros
Jamais vraiment victime ?
Des mythes, faute d’avoir osé exister ?
Est-ce que savoir cela
Nous donnerait un peu de courage ?
Celui de ne plus se taire, se terrer
Paralysés par l’ultimatum
En pensant, il est déjà presque trop tard
On devient, en silence
Les termites de sa propre charpente
On se ronge
Lentement mais surement
On ne sera bientôt plus
Qu’un tas de sciure
Mais, pour être honnête
Je n’accorde pas plus d’importance
A ma mort qu’à ma vie
Techniquement, ce ne sont que
Les deux états possibles de ma matière
Et la chimie m’a toujours ennuyée
C’est comme les chips
Toujours un peu le même gout
Jamais vraiment le même dosage en sel
Parfois, je voudrais qu’on m’accorde
Le temps
Un léger différé
Qu’on m’autorise ce petit décalage
Avec l’instant présent
L’instant pesant
Celui du coucou
Smiley cœur avec les mains
Sourire clin d’œil
Tu vois, le virtuel, ça a du bon parfois
Ça colle de la distance sur l’immédiat
Ça détache un peu
Comme du K2R version 2.0
On est sans être
Et ça m’arrange parce que je suis 
Sur la liste des perdus d’avance

 


Dimanche 4 février 2018

L'humeur du dimanche : En route pour l'avenir


[Photo : Elena Anosova]

 


Vendredi 02 février 2018

Ce putain de réchauffement climatique

Des fois, ça fige
Tes pensées comme
Du gras dans le froid de l’hiver
Ça devient dur et blanc
Faut creuser à la cuillère
On se fait chier depuis si longtemps
Qu’on finit par trouver ça normal
Les tâches quotidiennes
Les petites humiliations permanentes
Des fois, ça fige
Et aussi grande que soit notre rage
Elle ne trouve plus le feu nécessaire
Pour fondre le gras de l’ordinaire
Alors on est coincé là
Les pieds dans une végétaline humaine
Et on sourit, qu’est-ce que tu crois ?
On répond, oui, ça va et toi ?
Et l’autre en face, il a les pieds dans
Le gras figé, lui aussi, alors
Il dit pareil
Et on fait semblant de le croire
On ne ressemble plus à rien
Incapable de penser à soi et encore moins
Aux autres
Mais tu connais l’humain
Faut toujours qu’il trouve quelqu’un à blâmer
Un dieu, un boss, un voisin, un conjoint
Et parfois on a juste la lâcheté
Ou plutôt le courage
De se blâmer soi même
Sans que ça ne mène plus loin pour autant
Sans que ça fasse fondre
Le gras solide qui nous colle là
Comme stupéfiés
Alors on balance nos rancoeurs dans la poêle
Trois minutes à feu vif sur chaque face
Puis on mâche gentiment
Docilement
Et ça durera tant qu’on aura
De quoi se remplir l’assiette, sans doute
A moins que ce putain de réchauffement climatique
Se décide enfin à nous filer un coup de pouce

 


Jeudi 01 février 2018

Laisser sécher l’imprévu à l’air libre

Le jour où ça bascule
je prends un bain
je laisse dégorger les couleurs
me pends à la corde à linge et
paysage cul par-dessus tête
j’égoutte mes pensées
 


Mardi 30 janvier 2018

J’emmerde le thème astral

Entre échec scolaire
Et réussite solaire
Chacun brille à sa manière
 


Lundi 29 janvier 2018

Mot barré #66


Dimanche 28 janvier 2018

L'humeur du dimanche : Des arbres plein la tête


[Image Cécile Reims]
 


Samedi 27 janvier 2018

Ralentir la machine

L’abstraction, ça court les rues et
On lui court après pour éviter le pire
Mais on s’use plus vite
Que nos chaussures !
Je fais le ménage dans ma vie
En balayant l’horizon du regard
C’est doux parfois d’être ébréché
Ça n’écorche que les lèvres de ceux
Qui cherchent à t’embrasser
Merci beaucoup et au plaisir
(quel plaisir, au juste ?)
A chacun ses limites et
Sa notion du chic
La présence d’esprit est
Louable, mais pas à louer
On se loge chacun comme on peut
A la bonne enseigne, si possible
On ne mesure pas la liberté
A la hauteur d’une jupe
Le jour où les rêves un peu trop petits
Prendront leur revanche sur les grands
Il sera enfin temps
D’infuser les jours dans la tiédeur de vivre
D'amidonner la férocité dans le sel des vagues
Et trouver un moyen de
Ralentir la machine

 


Vendredi 26 janvier 2018

La beauté de l’ironie

Est-ce que les mots pensent ce qu’ils disent ?
Savent-ils s’excuser lorsqu’ils vont trop loin ?
Je fais partie du monde et le monde fait partie de moi
Murmurent les mots dans ma tête
Mais je ne les crois pas
Ils mentent si facilement
Ils détournent l’attention et
Transforment l’eau en vin
Les politiciens le savent bien
Et les patrons, les parents, les beaux-parleurs
Les tyrans, les manipulateurs
Les séducteurs
Tous, ils savent cela
Et les poètes également
 


Mardi 23 janvier 2018

Des humains entre temps

Comme s’il ne restait plus rien d’autre
A respecter
Que les cadavres célèbres
Comme si l’humain devenait
De la chair à broyer
Comme si toi/moi/vous
On ne se respectait plus assez
Pour se regarder dans les yeux
Et se comprendre
C’est facile de prétendre
Qu’un arbre est trop grand
Pour te prendre dans ses bras
Mais rien ne t’empêche de le faire, toi
Tu peux dire ce que tu veux
Les mots sont faciles à piétiner
Mais on ne les fera pas taire pour autant
Détends-toi deux minutes
Respire
Tais-toi
Ecoute
La nuit finit toujours par revenir
Le jour aussi
La viande consommable, c’est nous
De vulgaires outils à obsolescence programmée
Et n’imagines pas que tu couleras des jours heureux
Dans une maison de retraite
Tout confort, tout sourire
Non
Si on a de la chance on crèvera avant
Si on a de la chance
On aura su, entre temps
Etre des humains
Des vrais

 


Lundi 22 janvier 2018

De l'importance de s'échapper, même en pensée

 


Dimanche 21 janvier 2018

L'humeur du dimanche : Where is my mind ?

 


Vendredi 19 janvier 2018

La vie n'est pas un roman, et pourtant

Chaque matin
A peine sortis du lit
Les personnages endossent
Leur costume
Et suivent à la lettre
Les instructions
D'un auteur fictif
En étant persuadés
De vivre leur vie réelle
 


Mardi 16 janvier 2018

Mots barrés #65


Lundi 15 janvier 2018

Sans contact

Faudrait des sourires qui dérapent
De tes lèvres aux miennes
Des lecteurs de cartes à puce à l’oreille
Sans contact
Un effleurement suffit
Pas besoin de pénétrer
Dans le vif du sujet
En dessous d’un certain montant
De sentiments
Ça fonctionne il parait
Et ça tombe bien
Je ne suis pas dépensière
Romantiquement parlant
C’est sans doute pour ça
Que j’embrasse
Avec les yeux ouverts
Histoire de vérifier le crédit accordé
Le budget à ne pas dépasser
Mais en fait, j’en sais rien
Parfois faudrait
Simplement pouvoir
Poser les questions
Comme on dépose les armes
Juste pour conserver
Un minimum
De paix disponible
Sur le compte courant
Des jours présents

 


Dimanche 14 janvier 2018

L'humeur du dimanche : Tout finit par passer


[photo : Vaneß Camille Lambert]

 


Samedi 13 janvier 2018

Du fil et une aiguille

Parfois, je me dis
C’est pas ce que je regarde qui compte
Mais la manière dont je le regarde
Puis c’est un peu ridicule aussi
De chercher les fins et les débuts
Sans prendre le temps de plonger
Dans les profondeurs de l’entre deux
Chacun se noie à sa manière
Et même dans un verre d’eau
Moi, c’est le monde qui me submerge
Alors parfois je vais voir ailleurs si j’y suis

Est-ce que la vie serait vraiment plus belle
Sans les connards qui la fécondent ?
Est-ce que la réponse est cachée dans la question ?
Comme pour les œufs kinder ?
Tu bouffes le chocolat d’abord
Et il sera toujours temps ensuite
D’être déçu par la surprise

C’est facile d’être déçu
Parfois c’est même réconfortant
On se dit :
Tu vois, t’avais raison
Sauf qu’on ne peut rien prédire
Jamais

Oui, bien sûr, parfois l’actualité me fait réagir
Et le temps qui coule
Comme du rimmel quand on chiale
Et la toux grasse comme une poignée de main moite
Et le manque de respect des jours qui augmentent
Ou rétrécissent sans demander notre avis
Non, je ne te parle pas du plus important
Evidement

Je voudrais partir pour –
Faire comme si tu –
Et la vie continuerait à –

Je te laisse le soin d’écrire la suite
Une histoire, ça se raconte
Ça s’invente
C’est facile
Mais une peau ?
Si elle est mal ajustée ?
Si elle est pleine d’accrocs ?
Ben tu vois, ça se recoud
Ça se raccommode
Et je t’assure
C’est moins compliqué
Que passer sa vie
Dans un mauvais costume
A jouer la comédie

 


Lundi 8 janvier 2018

Non monnayable

Même les obsèques de la classe ouvrière
Ce n’est plus ce que c’était
Ça se colle de la paillette sur la paupière
Pour attirer le regard de l'objectif
Le problème ce n’est pas toi ni moi
C’est le système qui, lui non plus
Ne ferme jamais l’oeil
Il attend nos nuits
Et vient claquer du talon
Dans les rues de nos rêves pour
Vandaliser les boutiques de spiritueux
Pour briser les flacons d’espoir
Il s’enivre avec notre sommeil
Et ricane à la sonnerie du réveil
Il se fout de notre gueule
Faut se faire une raison
Quand on taffe pour survivre
Parce qu’on oublie ce qu’est vivre
Qu’on ne l’a sans doute jamais su
Qu’on s’est laissé berné depuis le début
Avoir une situation
Un chouette petit
Métro-boulot-dodo
Ça marche aussi avec le bus
Quand on vit dans une petite ville
C’est tellement vile, tout ça
Comme si participer
Au grand manège capitaliste
Avait le moindre sens
Alors, quand tout s’acharne
Je tourne le dos
Je montre mon cul
A tous les passants
De toute manière
Les couleurs, c’est personnel
Chacun les voit à sa manière
Mais mon cul n’est pas rose
Mon âme n’est pas noire
Et je peux tenir le monde
Entre mes mains, si je veux
Sauf que ce n’est pas le monde
Que je veux là
Au creux des bras
Mais juste
Un peu de répit
Une petite paix à la con peut-être
Une petite paix, néanmoins
Et elle reste
Non monnayable

 


Dimanche 7 janvier 2018

L'humeur du dimanche : Guetter l'instant, patiemment


[Photo trouvée quelque part sur Internet]

 


Jeudi 4 janvier 2018

Mot barré #64

 


Mardi 2 janvier 2018

Pensée du jour

"Ce qu'il y a de plus profond dans l'homme, c'est la peau"
[Paul Valery]
 


Lundi 1er janvier 2018

Exposant zéro

Si on compte bien
Mille et une nuits
Ça ne mène pas loin
Même pas trois ans
Et la proximité
Ne fait plus rêver personne
Toujours cette histoire
De distance
Et d’infini
L’inaccessible
Comme un paradis
Mais si on prend le temps
D’y réfléchir un peu
Les math finissent toujours
Par toujours avoir raison
On peut contredire
Presque tout
Sauf les math
C’est pire que la religion
Parce que personne n’ose prétendre
Que ça n’existe pas
On additionne et on soustrait
A tour de bras
Les emmerdes se multiplient
Les unions se divisent
Et on se dit
C’est la vie !
Alors qu’il suffirait
D’un bon vieil exposant zéro
Pour annuler tout ce bordel

 


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